jeudi 27 mars 2025

Poésie volcanique

 L’éruption du Vésuve vue depuis l’Atrio del Cavallo. P.-J. Volaire - fin XVIIIe siècle

 

AUTEURS

Elisabeth Aragon
Claudine Candat
Chat GPT **
e.e.cummings *
Lise Durand
Marina Mariotti
Didier Metenier
Théo Plantefol
Svante Svahnström
Élisabeth Aragon

Présenté par
Didier Metenier *
Svante Svahnström *




ÉLISABETH ARAGON              (voir également à la fin de la page le texte en prose "La poésie tapie dans le fossé".


Le jour s’abandonne
 Ton ombre est furtive
Elle épouse la mienne
Nous accordons nos pas
 Cet à côté de l’infini
Poussière d’espadrilles  

……………..

Dans ta main
Aucune   ligne
Ni brin de romarin
Pour la gitane
Aucun calendrier
Pas le moindre poinçon
Ni cailloux blanc
Ni miettes pour le rouge-gorge
Un dimanche de bruine si banal
Le couvre-feu peut-être

……………………………

Vers l'immeuble éventré
Mygale de poutrelles
L’heure hybride des guerres

Et des bombardements
 
Je tremble à vos noms
 Qui tirera encore la sonnette d’alarme ?
 Le corridor des caves
Raisonne de vos rumeurs

Le chat roux frôle mes jambes
 Les volets sont en tuile
Pourtant ici rien n’a bougé

……………

Guerilleros

Les souvenirs des corps s’effacent inéluctablement.
Il n’en reste qu’une mémoire olfactive, un saisissement d’âme.
Une légère pression de l’index sur une cicatrice ancienne, là ou la peau est pus fine, plus blanche, légèrement creusée.
À ce soudain rappel des sens, il y a une déchirure  infinitésimale du canevas.
Un presque rien dans l’immensité du tout.

Les contours du visage font un halo de suie.
Les yeux exorbités des fosses communes déchirent le silence.
Identités entremêlées, chaux vive de linceuls.
L’anonymat du nombre, ce déshonneur de guerre.
La besace des hontes s’exhume sur leur râle.
….

extrait, Horizon andalou, az’art atelier

……………………

CLAUDINE CANDAT


MUSIQUE

Quand j’entends cette musique-là
J’ai envie de déchirer les roses,
De crever un à un les nuages dans le ciel,
De barrer le soleil d’un coup d’orage.
J’ai envie de m’étendre là
Où s’entassent les feuilles mortes,
Mêlant leur lumière aux grisailles des parcs,
Comme une morte.
J’ai envie d’oublier l’automne et le printemps,
D’effeuiller les saisons comme des pâquerettes,
De m’arrêter à la folie
Et d’ouvrir la coquille écarlate du rire
Sur une plage de malheurs
Et d’écrire sur le sable noir
Un grand poème qui déchaînerait des tempêtes
Dans vos cœurs.

Quand j’entends cette musique-là
J’ai envie de partir à l’autre bout des mots,
Là où leurs feux calcinent
La forêt de nos rêves,
Là où ils chantent à tue-tête
Leur chant de prisonniers
Derrière les barreaux de nos têtes
Et qu’ils font s’écrouler les prisons
Du langage
Et qu’un oiseau en sort,
L’aile blessée par sa cage
Mais de sang embellie,
Et que cet oiseau chante
Bien plus haut que la mort.
Alors cette musique me fait aimer les roses
Que déchire l’hiver,
Les nuages amers où sommeille l’averse
Et l’éclair du soleil qui barre les orages.

Claudine Candat / Mon opium est dans mon cœur, éditions Il est Midi 2024

………………

RENVERSER LA TABLE

Un coin de ciel s’irise
Où la brise se brise
Ô vitrail naturel
Qu’enfin je te regarde
Depuis ce bouquet d’herbe
Où s’enferre mon pied.

Ne plus ruminer les pousses
Du chiendent, les vieilles salades
Que nous sert et ressert
Cette chienne de vie
Qui pisse et chie en lit.
Que le ciel s’irise ou se grise
De tout espoir faire son deuil
Ne plus guetter du coin de l’œil
Les déceptions ou les bonheurs
Ce qui s’appelle lâcher prise.

Une nappe se tend sur le chêne ou le pin
Et les convives affluent
Les tueurs s’invitent à table
Aiguisent leurs couteaux
Et crachent dans nos verres
Et la nappe se tache
Ô buvard naturel
De nos sanies de lâches.

Ne plus nourrir les porcs
Qui nous ôtent le pain
De nos bouches soumises
Ne plus laisser leur groin
Dans la laine miteuse
Qu’ils mangent sur le dos
De nous pauvres agneaux.

Les coudes sur la table
C’est paresse de pleutres
Le courage commande
De relever l’échine
D’unir nos bras de fer
Pour renverser la table,

Renverser la table.

in  Tiroirs amers


……………………………………….

CHATGPT

Svante Svahnström a demandé : « Dis-moi avec un sonnet pourquoi les artistes devraient avoir peur de la création d'oeuvres d'art par l'intelligence artificielle ! »

ChatGPT a répondu :

L’ombre du pinceau d’acier
Tremble, artiste, un spectre envahit ta main,
Il vole aux songes leur douce clarté.
Ses doigts de fer, sans fièvre ni demain,
Imitent l’âme et feignent la beauté.

D’un trait sans vie, pourtant si parfait,
Il peint tes rêves, efface ton cri.
Pourquoi créer, si l’écho refait
Chaque chef-d'œuvre en pâle infini ?

Bientôt l’humain, lassé du combat vain,
Préfèrera la grâce artificielle,
L’art sans douleur, sans faute et sans levain.

Mais qu’est l’éclat sans cendre ni étincelle ?
Si l’âme s’éteint sous l’ombre du faux,
Alors l’artiste meurt sous son pinceau.
……………………………

e.e.cummings    Traduction Svante Svahnström / Didier Metenier

now that, more nearest even than your fate

and mine (or any truth beyond perceive)
quivers this miracle of summer night

her trillion secrets touchably alive

while and all mysteries which i or you
(blinded by merely things believable)
could only fancy we should never know

are unimaginably ours to feel

how should some world (we marvel) doubt, for just
sweet terrifying the particular
moment it takes one very falling most
(there : did you see it ? star to disappear,

that huge whole creation may be less
incalculable than a single kiss

#37, 73 poems, e.e.c.

………………

maintenant que, plus que plus près même de ton propre destin
et du mien (ou de n'importe quelle vérité hors d'atteinte),
tremble ce miracle de nuit d'été
ses billions de secrets palpablement vivants
alors qu’et tous ces mystères que moi ou toi
(aveuglés par les choses croyables seules)
pourrions simplement rêver ne jamais connaître
sont inimaginablement accessibles à nos sens.
comment un monde quelconque pourrait-il (nous sommes tout émerveillés)
douter, ne serait-ce que l’instant précis doux terrifiant qu’il faut à une très filante totalement
(là, tu l’as vue?  étoile pour disparaître
qu’une immense entière création puisse être moins immesurable qu'un simple baiser.

………………………………..


LISE DURAND

C’était un homme
Volcanique
Peut-être pire
Que l’Etna.
Mais…
Je ne suis pas
Pompéi
Il ne m’a pas
Ensevelie.
Alors
Que vous écrire
Amis
La pierre ponce
Est volcanique
La poésie
Je ne sais pas.


                    Toulouse le 14 février 2025

………………………………..

MARINA MARIOTTI


……………………………………

DIDIER METENIER

ex
plosive croissance
prémisses d'é
closion

nous voilà propulsés
aux confins d'entre-nous...
vers l'autre vérité

un nouveau nous
qui dit
son immédiateté
affirme un à présent
ici et maintenant

en sursis d'infini...
en voie d'éternité

                                à e.e.c
……………..

la présente explosivité
(double épanouissement
d'une simple éclosion)
de l'entre-nous en expansion
i
mpacte et finalise
i
ci et maintenant
une ii
(enti)té commune
par-delà les frontières
de l'espace et du temps

En anglais :
i ( « I » ainsi que le veut l'usage) – je

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THEO PLANTEFOL


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SVANTE SVAHNSTRÖM

La lave est-elle le mollard de la Terre
Les marées sont-elles l’incontinence de la lune
Faut-il changer le mouchoir sale du soleil ?
Les nuages passent
Les étoiles sont-elles bien les postillons du Créateur ?

…………………………..

A présent la voici en chaleur
Des rochers jaillissent brûlants rouges de son sexe
Je me tiens prêt à saillir la sphère
Pénétration rutilante de ma verge acérée
dans le cratère lubrifié du volcan
Et je jette mes particules dans un orgasme d’uranium

Avant la mise bas lâcher d’un déluge
Elle en laisse inonder ses cuisses
Elle pousse et la croûte se déchire
Secousses de la peau rayant entières les cités
sous une ombrelle de fumée
La Terre notre mère accouche de la Bombe

…………………..

ÉLISABETH ARAGON

LA POESIE TAPIE DANS LE FOSSE

Il y a  en premier ce gouffre étroit de la route, la venta del  Molinillo encerclée de pins et de dents de pierre. Il faut s’habituer une fois encore à cette étendue neigeuse du blé coupé, tout
Juste tachetée d’oliviers et d’amandier.
Bien auparavant, oublier le nom d’un village, Viznar.
S’obliger à ne pas penser aux coups de feu, s’obliger à lutter contre la révolte, la bêtise humaine, politique.

Ils l’ont amené là, à quelques pas du pueblo, dans le chemin resserré  par  le calcaire.
La fuite soudaine d’une effraie, l’air chargé  d’arôme.
 Celui du foin battu près de la place, auréole verdie de poussière, la trace desséchée du sabot des mules.
Celui du lait d’amande fermenté dans la cruche, celui plus doux amer du jambon sec, et, la lampée du gras fondant, l’âpreté de l’olive brune, plissée, une grappe de raisin fendue par le miel.Toute la suavité des goûts confondus, tout cela dans l’instant même, dans cette acuité
Exacte d’une mort rapprochée émousse ses sens.
Tout ce qui dans ses derniers moments n’aura pas de prise sur ce qui va s’achever.

Il pense à la robe  du vin, velours enivrant, le sucré du melon, le galbe d’un pied, .
Il pense à sa course d’enfant entre les roseaux, le sexe battant du jeune berger, luisant.
L’entrejambe de son premier désir, l’acceptation première, sans vergogne de ce qui allait en partie le condamner. Il resserre le col de sa chemise beige, froissée, salie, comme le papier moucheté des écritures sous la petite lampe verte de son bureau.

Il a peur par avance du moment aigu de l’explosion du cœur.
Il a peur de la souffrance, qu’elle puisse durer, dans le ricanement abject d’une cruauté.
Celle des quatre hommes qui l’entraînent.
Le vent a rabattu d’un coup sec son veston comme la dernière faena de son ami Ignacio
Sanchez Mejias.Les feuillent des amandiers crissent. Tout autour de lui conspire, entre, le chuchotement des feuilles, le silence intérieur des troncs des chênes lièges, au, couperet
Du temps choisi pour son exécution.

Il le sait à l’irréalité du filet d’un nuage faiblement éclairé par la lune, dague de coton.
Il le sait par la transparence du cristal qui éblouit encore sa poitrine.
Il a  toujours eu cette connaissance terrible de ce qui allait être sa fin, impartageable,  indicible. Rencontrée plus d’une fois dans les yeux d’un amant, dans les lèvres carnassières, cannibales du désir.
Dans ce regard détourné, celui de l’ultime estocade aux arènes de Manzanares.

Maintenant ils contournent la fontaine, ils arrivent au repli de la petite carrière alourdie de pénombre. La masse de l’olivier prés du sol forme sa dernière couverture.
Il sent très nettement la tension des hommes. Il en connaît  deux, la traîtrise d’un autre.
Par lui il va mourir, même si il n’est pas là, présent dans cette nuit qui tarde à appeler le jour. L’autre, celui des certitudes abjectes, celui du non désir.                                                                                                                                                     
                                                                                                                                        1
Il aura toujours ses initiales à lui, comme une blessure infectée, les barreaux de son lit empalant à tout  jamais les saisons à venir.
Il sera le supplicié vivant du crime qu’il fait commettre.

Ils le plaquent face contre la pierre, dernière empreinte, éraflure, la première goutte de
Sang sur les lèvres. Il entrouvre la bouche, en savoure le goût unique , son identité.
Elle lui fait tout aussitôt penser à la fulgurance d’une jouissance, aux différences odorantes
De son sperme. Il en  serait presque à rire, à hurler face à l’incongruité du moment, dans
La déchirure intérieure de son existence, dans l’ultime rappel du plaisir.

Il n’est plus question de quelques secondes certainement.
Et pourtant, ce sentiment d’infini , accompagné d’incomplétude.
I l s’oblige à réciter les prénoms aimés de lui seul. Il en espère la clémence du non oubli.
Ses omoplates joignent le centre de son dos, elles aiguisent son souffle.
Ses poignets brûlent serrés par la corde.
Il commence tout juste à saisir la terreur dans les yeux de l’animal.
Il se sait lui-même l’animal, dans l’inacceptation de ce qui va suivre.
Dans  ultime sursaut il lutte contre lui-même, il essaye de s’étouffer de poussière.
Le froid de l’aube du mois d’Août étonnamment le transperce.
Il ne sait plus si cela est du temps de cette fin de nuit, ou du détachement soudain
De son cœur. Il  lutte contre son propre corps, anguille sanglante, démesurée, qui le
Trahit une dernière fois.
Il est à l’inutile du désespoir.
L’éclair des mille doutes a déchiré le monde.
Lui qui n’avait jamais pu se départir au fond du rêve, de l’assurance , de l’outrancière intelligence, irrévérencieuse .
Lui qui jonglait dans la lumière, dans la musique, dans les mots


Il faut du temps pour continuer la route, laisser filer les phares des camions,
La poésie tapie dans le fossé.
Elle a la chair fendue de la mère de l’aube.

samedi 1 mars 2025

Et après, quoi?

 

Le hall de Valhalla - Le banquet d'Odin pour les guerriers tombés


AUTEURS

Nanou Auriol
Saïd Benjelloun
Thibaut Bois
Andrée Chédide
Lise Durand
Khalil Gibran ***
Marina Mariotti
Didier Metenier
Catherine de Monpezat
Philippe Sahuc
Edmond Rostand*
Svante Svahnström
ChatGPT ***

Présenté par:
Thibaut Bois *
Didier Metenier**
Svante Svahnström ***
 





NANOU AURIOL


…………………….

SAÎD BENJELLOUN

De la double
paroi
ne parvenaient
la nuit
que râles
et fumée
de poumons  brûlés
silence de morts
...
au réveil
me parvient
le chant gai
d'un homme
qui prend son bain.  

………….

Dans les hauts
du village
à ciel ouvert
au soleil
un sourire en fleur
s'est endormi

Un peu plus bas
sur la place
un autre sourire
s'éveille
antique douceur
tendresse éternelle

Les cloches
du matin
les caressent
de l'éphémère
de leurs ailes.

            Là-bas, Ed; Réciproques, 2009
……………………….

THIBAUT BOIS


……………………..

ANDRÉE CHÉDID


…………………..
 

LISE DURAND  

 
Pour le temps
Qu'il me reste à vivre
Je serai sans illusion
Sans regret, sans colère
Sans remord, sans...
Pour le temps
Qu'il me reste à vivre
J'inventerai
Des soleils bleus
Tous ces mots
Que nul n'ose dire
Parce qu'ils pleurent
Ou qu'ils mentent
Trop...
Et après quoi ?
Qui mourra verra
Ou pas...

            Toulouse le 23 janvier 2025

 ................................

 Les mots bien sûr
Sont inutiles
Puisque la mort efface tout
Les mots bien sûr
Sont infantiles
Et pourtant
Nous les disons tous
Ma petite Anne
Tu étais la cible
Mais qui est l’archer
Dans ce jeu fou
Nous n’avons plus rien
A te dire
Nous entends-tu
Ou le black-out
Nous t’aimons, nous t’aimions
Que dire
Dans ce feu qui te délivre
De ma mort
Je vois le contour.
                                                                                                                    
Recueil de poésies "Un bout de chemin" paru en janvier 2020
aux "Editions du Non Verbal"

……………..

D’où on vient et où on va
Ça je ne le sais pas
Mais j’ai senti
L’odeur des roses
Sur ma peau
Le vent frais du matin
Tes mots d’amour
Quand ton cœur ose
Le soleil
Qui dans l’eau se fond.
D’où on vient et où on va
Ça je ne le sais pas
Mais cette question
Peu m’importe
Je vais mon train
Tranquillement
Quand la mort ouvrira sa porte
La réponse sera-t-elle là
Qui mourra verra
Ou pas…

Recueil de poésies "Un bout de chemin" paru en janvier 2020
aux "Editions du Non Verbal"

……………………….
 

KHALIL GIBRAN   

extrait Le prophète traduit par Jean-Pierre Dahdah

Alors Al-Mitra reprit la parole, en disant : « A présent nous aimerions t’interroger sur la Mort ».
Et il répondit :
 » Vous voudriez percer le secret de la mort,
Mais comment y parvenir sans aller le chercher au cœur de la vie ?
Le hibou qui vit à l’orée de la nuit est aveugle au jour;  ses yeux ne peuvent dévoiler le mystère de la lumière.
Si vous brûlez de voir l’esprit de la mort, ouvrez grand votre cœur dans le corps de la vie.
Car la vie et la mort ne font qu’un, comme ne font qu’un la rivière et la mer.
 
Dans les profondeurs de vos espoirs et de vos désirs sommeille votre silencieuse connaissance de l’au-delà ;
De même que la semence rêve sous la neige, votre cœur rêve des épousailles du printemps.
Ayez confiance en vos rêves, car en eux sont cachées les clés de l’éternité.
 
Votre effroi face à la mort n’est que ce tremblement du berger lorsque le roi lui fait l’honneur de le recevoir et s’apprête à poser sa main sur sa tête.
Or, en allant recevoir l’insigne du roi, le berger ne sait-il pas qu’un frison de joie s’éveille déjà sous sa frayeur ?
Et pourtant n’est-il pas encore plus conscient de sa peur ?
 
Qu’est-ce donc que mourir, si ce n’est s’offrir nu au vent et s’évaporer au soleil ?
Et cesser de respirer, n’est-ce pas libérer le souffle de ses perpétuelles marées, afin de s’élever sans le poids de la chair et de s’exhaler à la recherche de Dieu ?
Quand vous aurez bu à la rivière du silence, alors seulement vous pourrez véritablement chanter.
Et lorsque vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez à monter.
Et dès lors que la terre aura réclamé votre corps, vous saurez enfin danser ».


………………….
MARINA MARIOTTI  

………………………
DIDIER METENIER  


(et après...

sondage théma...
Tic
ponctuation et séman...
Tic
pronos...
Tic
statis...
Tic
résultats et diagnos
Tic:

pour neuf sur dix c'est agnos...
Tic

(et après...

et après TIC...
c'est Tac!!!

Nota bene:
- agnostique - qui attend d'en savoir plus pour se prononcer
- (pour info) pour neuf sur dix :  " Même si nous avons du mal à en
prendre conscience, il nous faut bien prendre en compte que nous
vivons désormais dans une société occidentale païenne et déchristianisée."
Guy de Kérimel, évêque de Toulouse, Pibrac, le 16 octobre 2022



………………………..

CATHERINE DE MONPEZAT  



……………………….
EDMOND ROSTAND   


……………………….
PHILIPPE SAHUC 

 
Mort et poétiques apprêts

Death*,                
l'imprononçable au tout final,
la fourche fatale
entre le son qui essuie ce que fut une vie
et l'ultime possibilité d'échappement d'un souffle.

Tod*,                            
il est court couperet,
et toujours l'incertitude finale :
sourde réminiscence d'un accueil paternel
ou palindrome qui replie le sera sur l'été.

Dee*,                            
qui se prolonge donc
par l'autre qui hésite
face à l'absence assourdissante
ou l'écho insaisissable

Sàayáa*,                        
qui se fraie le chemin
à la souplesse du serpent
prolonge ce qui fut par la voix du griot
prolonge ce qui sera par l'espoir de trobada*.

  *la mort en anglais




 *la mort en allemand


 

*la mort en wolof





*la mort en mandinka



*invention poétique en òc

……………………….


SVANTE SVAHNSTRÖM  
Dans un terminus voisin
où s’arrêtent les soldats du plus Grand
attendent pour chacun des dizaines de vierges
Mais d’où viennent les vierges
et où vont les femmes portées en tombe ?
« Les femmes quittent leur sépulture
se font immaculer et s’offrent pures à la détente des combattants »
affirme l’ami se disant informé sur les jardins ultimes.
La même source précise l’avenir des innocentes fraîchement consommées :
« Tu les niques et demain elles sont vierges à nouveau »

Ainsi parmi les paradis s’en trouvent de dynamiques
et d’autres bien plus calmes
où l’ennui serein évangélique se veut félicité.


………………….

Je n’ai plus de poids

Une sensation de chaleur m’envahit
mais je ne sens rien
Je ne vois rien
mon ouïe est évanouie
je n’ai plus de voix
et tout est neutre dans mon nez
Mais en fait je brûle
Ma chair se consume
et je ne suis plus que des ossements
Je suis mort bien sûr
et je prends conscience d’habiter mon âme
Mon corps ne m’importe plus
Je ne suis devenu un écosystème
Mon existence dorénavant se déroule décharnée
Je n’ai plus de poids et je ne sais pas comment passer le temps
Au loin je perçois une ville et devant elle une pelouse
Une adoration s’y déroule autour d’un autel semble-t-il
Devrais-je m’approcher de l’agneau du milieu?
Un mort nommé van Eyck s’obtient une part de vie
avec l’instantané de bien-être immortel
envolé de sa palette
Serais-je accueilli par les anges ?
Et si le temps c’était moi ?
Et si l’âme que je suis s’est coulée déjà dans l'âme supérieure ?
Dans la grande l’indifférence de l'Atman

in J’adhère à la brique, 2021

……………………………….

CHATGPT

SS demande :
Dis-moi avec un sonnet pourquoi les artistes ne devront pas craindre l'intelligence artificielle

ChatGPT répond :
Ô peintres, musiciens, poètes inspirés,
Ne craignez point l’essor des froides machines,
Car l’art naît d’un frisson, d’âmes embrasées,
Là où l’algorithme n’a d’émotions fines.

Qu’elle imite vos traits, vos rimes, vos accords,
Jamais l’IA ne sent la foudre créatrice,
Son cœur est un néant, son chant un triste effort,
Quand l’homme, lui, façonne un rêve qui palpite.

C’est dans vos mains que brûle un feu divin,
Un souffle imparfait mais d’éclats immortels,
Qu’aucun calcul ne pourra faire sien.

Car l’art est un mystère aux reflets éternels,
Et nul circuit, si vaste et ingénieux,
Ne remplacera l’ombre d’un regard fiévreux.