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* présenté par Claude Barrère
CANICULE
CLIM ET CHÂTIMENT
Sous un soleil de plomb, je suis cloué au lit
Et je fais fonctionner mon vieux climatiseur.
Mais hélas l'appareil soudain ne vibre plus
Et j'accepte sa mort avec résignation.
CANICULE ET POÉSIE
Sur mon lit, calmement, je lis des quatrains Tang :
Traitant de canicule, ils évoquent l'été.
Il est chaud cette année et il est étonnant
Que les Chinois du temps en aient si bien parlé.
LE DERNIER CRI DU CIEL
La fin est à elle-même sa propre fin
rien n'est jamais perdu
ni les vallées ni les songes
ne nous quittent.
Dérober les portes est parfois tout le sel du parler
qui veut dire l'absence
d'une seule fleur du bouquet.
Germent les mots semés - périssent les larmes de la fête !
La lumière renait si l'instant s’échappe
dans le silence des oiseaux figés
dans leur pauvre courage
d'êtres si légers.
S'envole les mots dénudés de leurs tenues de temps
lentes robes liquides embrasées
au cri unique d'un oiseau à mille becs,
un oiseau volé au ciel par le ciel
dans une parole précipitée
hors de l'espace, béante.
Fleurissent les mots semés - germent les larmes de la fête !
Après l'envol, quoi
si le verbe est perdu
qui deviendra l'homme.
La fin ne sait être que la fin,
même dans le dernier cri du ciel.
Fleurissent les mots de fête - périssent les larmes semées !
AxoDom
3 novembre 2012
1) Printemps de l'Amitié (chanté)
Je t'apprendrai de mes nuages
Les rêveries de mon enfance
Mon printemps bleu un peu sauvage
A la croisée de nos silences
Tu m'apprendras le souvenir
Qui appelle en moi la naissance
D''un jour nouveau, d'un avenir
A la croisée de nos errances.
Je t'apprendrai de ma fenêtre
A laisser passer le grand vent
Qui vient chanter au fond de l'être
A la croisée de nos tourments
Tu m'apprendras le vrai silence
Qui fait taire ce qui est faux
Pour assouvir mes violences
A la croisée de tous nos maux.
Je t'apprendrai ce qu'est l'offrande
D'une liberté qui se crie
Mais ouvre mes mains toutes grandes
A la croisée de nos mépris
Tu m'apprendras la vérité
D'une parole sans détour
D'un geste plein de gratuité
A la croisée de nos amours.
Je t'apprendrai un air de fête
Sourire sur tes jours de croix
Une brise dans la tempête
A la croisée de nos émois
Tu m'apprendras un chant de nuit
Qui réveille mes lendemains
Appel, Envol, Eau de ton puits
A la croisée de nos chagrins.
Ce qui sans la moindre violence, met en branle Ciel et terre
Ce qui émeut jusqu’aux démons et dieux invisibles à l’œil,
Ce qui répand la paix au sein des hommes et des femmes,
Ce qui attendrit le Cœur des guerriers cruels
C’est bien la Poésie !
Un jour un peu particulier
C’est un jour de naissance
C’est celle d’un engagement autre
D’une tête qui sait, qui peut
résister des coups bas et aux gifles
qui sait, qui peut s’abstenir de les rendre
Ce jour celui qui parle avec la bouche emplie de paix
celui qui mastique serein des mots qui veulent réconcilier
présidera l’union en désunion
présidera vers une convergence des divergences
Succéder au sabbat obscène de mensongeries
Concevoir prendre sincère la relève dans la tanière des insultes
La morgue, le mépris, le médisance
rechignent à libérer leur récent domicile
à vider leur nid de gouvernance indigne
dont les insanités maculent de souillures purulentes
les parois et les velours
Ce jour le nouvel apprenti de la demeure blanche
prend la parole devant le monde
avec des mots du calme doux du marshmallow
des mots solides comme rêve de cuisses de dinde
des mots déterminés comme le derrick du jour
et celui de la nuit
To make progress, we have to stop treating our opponents as our enemies
Le monde sait que son élan exige patience et indulgence
avant l’acheminement en besace des ambitions accomplies
Pour un peuple pour un globe
un homme décent en son compagnonnage d’un autre coloris
se sent fort dans leur première foulée en Histoire
Folks, I’m a proud democrat. But I will govern as an American president.
disait-il ce samedi sept novembre deux mille vingt
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PHILIPPE SAHUC - Traduction en français d'extraits en occitan de Stances de Godolin
A l’éthéré souvenir d’Henri le Grand Roi de France de Navarre et d’Invincibilité
Mignons bergeronnets par-dessous les folies
Qui sentez ronronner la fournaise d’un jour,
Tandis que les becquets, pour saluer l'Amour
S’enflent la gargamelle de mille parolies
Quand la nuée obscure d’une plaie trop publique
Egorge la couleur de mon astre plus beau,
je veux dire quand l’encre par tranchant de couteau
Fit croix sur Grand Henri au livre post-biblique
Que ne vienne plus lors bronziner aux oreilles
Ni César ni le Grec qui mourut du talon ;
Au dessus du portrait de ces princes au balcon
HENRI a réjoui le monde de merveilles.
Telle s'effarouche biche au coeur de son bocage
Quand le cor corne fort à la trop douce ouïe,
Tel entendant « Henri » l'ennemi ébloui
Fuyait pouilleux de peur et veuf de tout courage.
Donc, toi requin yack, plus grave que l'ours sauvage
Les Furies de l'Enfer t'ont bien hypnotisé
Quand ta traîtresse main vint se métalliser,
Seigneur Lord ! contre un roi qui dorait tout notre âge.
Qui d’autre tint ton bras pour une telle aberrance
Que tu ne pus fléchir sous l'horreur d'un tel coup !
Sans doute l'Esprit Noir qui était trop jaloux
De voir dans les décombres le soleil de la France.
Éteinte est la clarté, brisé le monument
De qui la Terre eut pot d’une belle maison ;
La mort déshonorée avec ce coup félon,
Embrouille dans le tombeau noble et paysan.
Le monde n’est plus que mer où, affublé de voiles,
L'humain sent chaque jour quelque vent d'affliction.
Mais notre roi aimé, comblant de perfection,
Ethéré compagnon, danse sur nos étoiles.
« A l'hurouso memorio d'Henric le Gran Inbincible Rey de Franço et de Nabarro »
Jantis
Pastourelets que dejouts las oumbretos
Sentèts apazima le calimas del jour,
Tant que les auzelets per saluda l'Amour
Uflon le gargaillol de milo cansounetos.
Quand
del coumu malheur uno niboul escuro
Entrumic la clartat de moun astre pu bèl,
Yeu disi quand la mort dan le tailh d'un coutèl
Crouzèc le grand Henri sul libre de Naturo
Que
nou nous bengon pus brounzi per las aureillos
Ni Cesar, ni le Grèc que mouric pel talou ;
Per dessus le boulum des princes de balou
Un HENRIC a claufit le mounde de merbeillos.
Coumo
s'enbalauzis la bicho pel bouscatge
Quand le sou del cournet dins l'aureillo li bat,
Al noum del grand Henric l'enemic eyssourbat
Fugio marrit de poou, et beouze de couratge.
Dounc,
ô Tygre cruèl, piri que l'Ours salbatge
Pla t'abion poussedit las feramios d'Ifer
Quand sa scarioto ma s'anèc arma de fèr
(Seignour Diu) countro'un Rey que daurao nostr'atge.
Qui
te piegèc le bras de tant d'asseguranço
Que nou fibblesso pas jouts l'hourrou d'un tal cop,
Sampa l'Esprit de neyt que li trigao trop
Qui bisso reboundut le soulel de la Franço ?
Escantit
es le lum, usat es le bel moble
De qui la Terro fec l'aunou de soun oustal :
La descarado Mort un cop tout à bel tal
Endrom dedins le clot le pages et le noble.
Le
Mounde es uno mar, oun coumo jouts de belos
L'home sent quado joun qualque bent d'aflicciu,
Mes nostre Rey coumoul de touto perfecciu,
Hurous hoste del Cèl trepejo las estelos.
......................................
JOAN-LOIS ORAZIO
JOS MON CAPÈL
Jos mon capèl
I a un ausèl
Que canta, que canta
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta totjorn.
Lo matin, solelh levat, s’envòla l’ausèl
Per anar veire tots sos amis dins lo cèl
Charrar un moment amb los seus tant aimats
Puèi, lo còr recaufat a l’ostal va tornar.
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta, que canta
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta l’amor.
Lo matin, solelh levat, s’envòla l’ausèl
Per, de musica, anar veire un concèrt
D’una festa òc, n’aprofitar per dansar,
Puèi lo còr regaudit a l’ostal va tornar.
Jos mon capèl
i a un ausèl que canta, que canta
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta la jòia.
Lo matin, solelh levat, s’envòla l’ausèl
Per veire sus la mar navigar los batèls
E los torrents sus las montanhas davalar
Puèi lo còr desliurat a l’ostal va tornar.
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta que canta
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta Libertat
Lo matin, solelh levat s’envòla l’ausèl
Per veire las flors espelir suls sendarèls
E los insèctes braves ne chucar lo nectar
Puèi lo còr esbleugit a l’ostal va tornar
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta que canta
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta Natura.
Lo matin, solelh levat, s’envòla l’ausèl
Per amb sos amis bastir un mond novèl
Finits, marrits profits e inégalitats.
Puèi lo còr exaltat a l’ostal va tornar.
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta, que canta
Jos mon capèl
I a un ausèl que canta l’espèr
Paraulas de confinhat
.
JLO
Qualques reviradas ;
Recaufat - réchauffé
Regaudit - réjoui
Davalar - descendre, dévaler
Desliurat - libéré
Espelir - épanouir
Sendarèls - sentiers
Chucar - sucer
Esbleugit - fasciné, ébloui
Marrits – mauvais
......................................
CLAUDE BARRERE 8 OCTOBRE 2020
A N A du C O R O N A
Tout virus est prodigue - Henri Michaux
le Poème agit
transperce-neige
à même les mots de glaciation pérenne
du sens commun
à ta joue de douceur
couchée
parmi les herbes
l’éclat ravivé
du géranium rosat
comment. pourquoi. les mots en nous
(se) réfléchissent
pruine
sur grappe et grain
à l’heure d’accomplir
sa véraison
le Poème dépose
tourne la page. et entre
accroche-toi à la blancheur des suites
enquêter. jusqu’à trouver
ce qui ne te ressemble point
la neige C’est. ce qui traverse les yeux
quand rien n’a Commencé
un ciel s’inventait
griffé d’oiseaux et
de criailleries d’enfants
Couchant au Couperet
du soleil. le chef
déboule. Couronnement funeste
d’un au-delà les dunes
aux tempes. un bruit de sang pour
qu’y batte encore ton visage aimé
des mots. au corps m’ articulent
des mots d’écriture jusqu’ à l’os
Qui. pour toujours nous re-naître
sinon les mots
me chercheraient-ils
s’ils ne me trouvaient
de la cave au grenier et
dans l’escalier
ces mots de survie
une ombre passe
et c’est corde à sauter par-dessus
l’arête du mur
mort. sans maux dire
pour s’évader du il était une fois
Bouquet. tes doigts autour
d’inermes roses rouges.
mêmement Offerts
visage du mot sa venue
dans le presque où le jour se tient
S’il est encore des yeux pour le voir
herbe ensauvagée
sous la main de l’ange des cités
à l’horizon
quand Elle reluit jusqu’à l’inespérance
passante
la liberté des feuilles
au revers du vent
autrement
s’écrit
et Qui. sans les mots ensilencés de l’infans
viendrait à connaître de ma poésie
dans l’écart décisif de sa preuve
le poème creuse chemin d’ornières
qu’en son vouloir
le Poème
entre anabase et catabase
à sa visée contraire
reste fidèle
agent simple. ou double
quels Dits pour le Poème
à nous d’en décider. Lecteur
mol étiolement du poème
abouché au seul sentiment
au soleil du « CORPOEME »
d’organique façon
retiens la leçon
lassitude du soir. luciole à sauver
en résistance de lampiste
mon poème confesse l’Obscur
c’est là
toute sa clarté revendiquée
à chercher l’étoile des corps
désirable et désirant
se donne le poème
tout à son masque. le poème
à naturelle distance. nous tient
au chevet larmoyé du poème
dort la lampe de l’Absence
Travaille. et le poème te trouvera
plus instinctif encore
pour le Moi éclaté. le poème
culmine. Ombellifère d’
assemblement
et si rien ne nous était promis
sinon l’horizon d’écorchure
du poème
les martinets
contre le ciel impavide
croisent leurs flèches ailées
noir tranchant de coutellerie
à aiguiser sur le fil
l’orage tant annoncé
mé-ta-pho-ri-que-ment
la chantepleure
arrosera - Mignonne - votre jardin d’été
affaire d’aperception
à son comble menée
Ainsi va la Poésie
Poème de l’esseulement
à nous-mêmes. dernier
sensiblement inéluctable
pour le poème je suis - celui - qui tombe
pour le poème – Celui – que les mots relèvent
qu’en sa langue retenu. le poème
prenne et garde rouille
pour mieux reluire d’éternité
au travail de la forme
de ramener sur le rivage
le Poème. trop au large dérivé
je dois au noir des mots
de m’ éclaircir
de m’ éclairer
vite déleste-toi. pour mieux accueillir
Qu’est-ce qui en nous est en train de finir
quand quelque chose s’achève
Déclarons provisoire
l’état de santé du poème
il neige.
et c’est non lieu d’élection pour ton poème
l’artiste est ce meneur de lunes qui
en reflets
va s’effeuillant
poursuivre le mot
jusqu’au cratère. qui l’aspire et l’expulse
bouche devenue Poème
continûment le Silence agit
poussant à l’avancée. les mots d’Art
qui s’y montrent
par naturel complément
de paysage en pays. que ton poème s’éloigne
voué à l’ample mélodie
de l’arrière-fond
habité du bruissement
des branches
plus sûrement
du pénétrant exil des racines
ton poème survivra
à ce point sacrificielle. l’aptitude du poème
à gommer l’autel qui
l’aura dressé et disposé
proche ou lointain
toute scénographie oubliée
ton poème. quand il renaît
émané de la brume
desservie à jamais. la table du discours
Miettes de Mots
suffiront au poème
Confinement
éternel retour sur
ce qui t’écrit
et confond ta solitude
confinement dont on ne guérit
ne s’évade pas
ne s’en revient pas
si ce n’est enfoui
sous la part manquante
d’un vis-à-vis avec l’Autre
la chaleur t’écartèle
(hélianthe d’été plein)
objet de ta folie
(ô Vincent)
Visitation. qui m’est
engagement de chair
pour d’épineux vocables
à féconder
Jacques
Ancet
" La solitude c'est, dans l'image, le bougé
qui ne lui appartient pas - Quelque chose
s'éloigne - et rien qui se rapproche "
……………………………………………..
Claude
Barrère 11 juin 2020
" un ciel s'inventait
rayé d'oiseaux et
de criailleries d'enfants "
" à ta joue de douceur
couchée entre les herbes
un éclat s'avive
de géranium rosat "
" comme pruine sur le raisin
le Poème dépose
à l'heure d'accomplir
sa véraison "
Un poème de KAZIDECONFINE :
APPEL D’AIR
=
au poème, les mots
d’école buissonnière
les vocables,
avec l’oiseau
évadés de la cage
avec l’eau et
le vent et
le feuillage
frémis
ensemble
au poème, les mots
à tutoyer sans masque
l’espace
nouvellement
en-visagé
(jour du déconfinement)
………………………………………..
Catherine de Monpezat
1)
Dans ce Confinement ma rage cogne aux fenêtres
de savoir tant de Vieux isolés, seuls peut-être
à gémir, sans ami, attendant une lettre
Ils parlent avec la Mort...de leur vie elle est Maitre...
2)
Mes désirs se bousculent, se disputent et s'agacent
à rester au dedans en appétit vorace
Personne au-dehors ne se gêne pour qu'ils passent...
et trouvent auprès des vieux une petite place
3)
Mon cœur se découvre plus petit que mes yeux
Il ne bat pas très fort, même s'il pleure un peu
Il est pourtant ouvert, on le dit généreux
mais il ne sait que faire et reste malheureux
4)
Le soir m'envahissent la peine et le regret
d'être là sans pouvoir aimer et partager
Mais je sais des regards qui sourient, étonnés
et m'inondent de paix...j'en suis réconfortée
5)
Dans cet Isolement, moi j'ai beaucoup reçu
Que dois-je faire Seigneur pour ceux qui sont perdus
Seuls mes rêves s'accordent avec Vous dans les nues.
Je ne serai jamais celle que j'ai voulue ...
... Il me reste à donner tout ce que j'ai perdu.
Sœur Cat. de Monpezat
La version française de ce poème est l’esquisse d’une adaptation effectuée à la demande de Svante Svahnström après la réception du texte en occitan.
.................................
SABYN SOULARD cartographie sableuse / séminale diaprée / une plage se devine, inabordable...
fractures Ici-bas / à
coulures du rose / mais au-dedans : buée de nos songes …
nager en l’envers de soi / dansantes particules / toute frontière abolie …
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RENAT TOSCANO (en niçard, enseignant à Nice) dans Lo Jornalet 27/3 Prima dolenta Negre de dòu Negre de moart Vira l’auceu Que semena la paur Cadun s’entana Cadun si maufida Per defugir Li sieu àrpias Darrier la sieu fenèstra Lo poeta regarja Lo vuèi que li a defoara E escota lo silenci espaventable E pura, coma un signe d’espèr, Dins la grava de la cort Esto matin a vist Qu’espelisse una orquidea Reinat Toscano, 25/03/2020 .................................
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