vendredi 5 mars 2021

Le Désir

 

 

Léda - Edmond de Labrador



AUTEURS

 

Paul Éluard *
Anonyme – Carmina Burana *
Franc Bardòu
Pierrick de Chermont *
Francis Coffinet *
Yannick Girouard *
Jean-François Hérouard
Martin Luther King Jr. *
Souad Labbize *
Didier Metenier
Jean-Luc Sigaux *
Erik Johan Stagnelius *
Svante Svahnström

*Présenté par Svante Svahnström 


 

PAUL ÉLUARD

LÉDA DANS SON PREMIER SOMMEIL

Je dormais couchée sur le ventre
J’avais conscience de mon ventre

Le ciel pesant coulait en moi
Par mille graines de blé vif

Par mille oiseaux exténués
Et qui se cachent pour mourir.

                     *

Le bruit l’odeur le feu venait fermer leurs ailes
Dans ma gorge écrasée dans le puits de mes mains

Le feu le froid l’azur rassemblaient mes épaules
La verdure tremblait dans mon sang prisonnier

J’étouffais de soleil j’étais noyée d’air pur
L’abus du cœur et de la chair m’anéantit.

                   *

Bientôt je limitai le ciel je me fermai
Profonde je souffris de la boue et des pierres

Tout encombrée de mes racines infinies
Je retrouvai le dur labeur de mon passé

Ma cécité mon ignorance de l’espace
L’inavouable progrès des murs multipliés.

                  *
Mes beaux yeux séparés du monde
Où sont les morts suis-je vivante

Je voudrais répéter le monde
Et non plus être ombre d’une ombre

Mes beaux yeux rendez-moi visible
Je ne veux pas finir en moi

Léda, 1949
……………………………..


ANONYME - CARMINA BURANA TEMPUS EST IOCUNDUM

 

Tempus est iocundum ,
o virgines,
modo congaudete
vos iuvenes.

Oh, oh ,oh ,
totus floreo !
iam amore virginali
totus ardeo !
novus, novus amor
est , quo pereo.

Mea me confortat
promissio ,
mea me deportat
 

Oh, oh ,oh ,
totus floreo !
iam amore virginali
totus ardeo !

Novus, novus amor
est , quo pereo.

Tempore brumali
vir patiens ,
animo vernali
lasciviens.

Oh, oh ,oh ,
totus floreo !
iam amore virginali
totus ardeo !
novus, novus amor
est , quo pereo.

Mea mecum ludit
virginatas,
mea me detrudit
simplicitas.

Oh, oh ,oh ,
totus floreo !
iam amore virginali
totus ardeo !
novus, novus amor
est , quo pereo.

Veni, domicella,
cum gaudio,
veni, veni, pulchra,
iam pereo !

Oh, oh ,oh ,
totus floreo !
iam amore virginali
totus ardeo !
novus, novus amor
est , quo pereo.

 

https://www.paroles-musique.com/traduction-Carmina_Burana-Tempus_Est_Iocundum-lyrics,t171778

 

  


Le temps est joyeux,
o vierges,
réjouissez-vous avec
vos jeunes hommes.

Oh, oh, oh !
je fleuris entièrement !
de mon tout premier amour
je brûle ardemment !
Un nouvel, nouvel amour
est ce dont je meure.

Je suis réconfortée
par ma promesse,
je suis abattue par mon refus

Oh, oh, oh !
je fleuris entièrement !
de mon tout premier amour
je brûle ardemment !

Un nouvel, nouvel amour
est ce dont je meure.

Au solstice d'hiver
l'homme patient ,
par l'esprit printanier
devient folâtre.

Oh, oh, oh !
je fleuris entièrement !
de mon tout premier amour
je brûle ardemment !
Un nouvel, nouvel amour
est ce dont je meure.

Ma virginité
me rend folâtre,
ma simplicité
me retient.

Oh, oh, oh !
je fleuris entièrement !
de mon tout premier amour
je brûle ardemment !
Un nouvel, nouvel amour
est ce dont je meure.

Viens, ma maîtresse,
avec joie,
viens, viens, ma toute belle,
déjà je me meure !

Oh, oh, oh !
je fleuris entièrement !
de mon tout premier amour
je brûle ardemment !
Un nouvel, nouvel amour
est ce dont je meure.

 

 

Traduction par : cki

 






……………………………………………..

FRANC BARDOU


…Mais je puis tout au moins te faire parvenir ce curieux poème, construit en dialogue à deux voix, un dialogue imaginé entre Pèire Authié, l'un des dernies cathares connus, et Guilhem Bélibaste, le tout dernier cathare occitan connu, le dernier consolé brûlé par l'église catholique.
Les cathares prétendaient que le désir était la porte de l'enfer, c'est à dire du monde dans lequel nous sommes. Mais tout paradoxalement, le tout dernier cathare a vécu l'amour humain avec une compagne qu'il a aimé fidèlement. Et comme tous les poètes, peu ou prou, j'adore les paradoxes !
Voici donc une "tençon", une forme de dialogue versifié à la médiévale occitane, pour le Gué Semoir, bien amicalement.

 

per Carlos Simião*
in memoriam

 

« Lo projècte del Jèsus de l’Evangèli de Joan, es que l’òme aprenga a venir liure. E la libertat de l’òme ven de çò qu’apren aagir per amor, non per obligacion. »

 

 

 Pacôme Thiellement (nascut 1975) in La victòria dels Sense Rei

 

 

Cronicas demiurgicas — 80


— Guilhèm, que lo ben li basta,
sempre cal gardar dins l’èime

 

que çò que sèm es bufèc,
e mai per lo qu’es senhor.
Qui va òme, qui va femna,
qui va ric e qui va paure,
tot aiçò es la parada

 

que’t pausa mans subre l’uèlh.


— Pèire Autièr, tu, bon crestian
sense rei ni sense prèire,
sempre dises la vertat :

diga-me qué me cal crèire.
Diga-me quina clartat

 

me pòt menar sense’m pèrdre

per l’abís de solitud
d’ira e de crudelitat.


— Guilhèm, d’aquel mond sancèr
non te cal, de ges de biais,
crèire la mendra semblança

 

de poténcia o de flaquesa ;

 

tot çò de qu’òm s’i apodera

 

de lo que vòl s’apodera.
Tot desir nos ven servatge

 

quand alèu es d’o quitar.

 

— Pèire, se bon es de pèrdre

tot desir, d’abandonar
çò nòstre per non tornar
cap al mal mond d’asirança,
sonque Amor nos pòt salvar,
car per Amor totòm quita

 

tot çò van, per la vertat :

 

servir çò que va presat.


— Guilhèm, Amor es la via

que nos pòrta a non tornar
mai dins aquesta misèria

 

qu’es la vida dins lo mond
ont nos embarra la carn
diabolica de l’engana.
Non te daisses enganar :

 

sonque Amor te pòt guidar !


— Pèire, dises la vertat,
sonque Amor m’i pòt portar.
Mas s’es Amor que me mena,
de ma dòmna n’es lo grat.
O quitarai tot per ela,
lo cèl, la tèrra sancèra

 

 

l’infèrn e lo paradís,
per m’oblidar dins sos braces…


— Guilhèm que lo ben li basta,
tala dòmna te perdrà

 

 

se pel plaser d’abraçar,
ne t’oblidas salvacion.


— Pèire, Amor sonque nos salva

e non pòdi mièlhs amar
qu’ami ma dòmna, sense ombra.
Roma sonque me perdrà !

 


*Preisonièr politic mòrt al camp de concentracion del Vernet lo 1 d’agost de 1941

 

Poèma extrait de Cronicas Demiurgicas, Editions Tròba Vox, n°25, 26 & 27, Monseret, 2020.

 

per Carlos Simião*

in memoriam

 

« Le projet du Jésus de l’Evangile de Jean, c’est que l’homme apprenne à devenir libre. Et la liberté de l’homme vient de ce qu’il apprend à agir par amour, nonpar obligation. »



Pacôme Thiellement (né en 1975)
in La victoire des Sans Roi


 

Chroniques démiurgiques — 80


— Guillaume à qui bien suffit,
garde toujours à l’esprit

 

que ce qu’on est n’est que vent,
qu’on soit vilain ou seigneur.
Qui naît homme, qui nait femme,
qui nait riche, qui nait pauvre,
tout cela n’est que spectacle

 

posant ses mains sur nos yeux.


— Pierre Autier, toi, bon chrétien
qui vas sans roi ni sans prêtre,
et ne dis que vérité :

dis-moi ce que je dois croire.
Dis-moi quelle est la clarté

 

me guidant, mais sans me perdre,

au gouffre des solitudes,
de rage et de cruauté.


— Guillaume, rien en ce monde

tu ne dois croire, jamais,
pas même quelque apparence

 

de faiblesse ou de puissance ;


tout ce que tu y possèdes

 

finit par t’y posséder.
Tout désir devient servage :

l’aleu est d’y renoncer.

 

— Pierre, s’il est bon de perdre

tout désir, d’abandonner

nos bien pour ne plus renaître dans ce monde plein de haine,
seul l’Amour peut nous sauver,
car par Amour, on délaisse

 

vanité pour vérité :

servir ce qui vaut vraiment.


— Guillaume, Amour est la voie

qui nous porte, sans retour

à cette obscure misère

 

qu’est de vivre dans ce monde

où nous enferme la chair

diabolique de l’erreur.
Ne t’y laisse point tromper ;

Amour seul peut te guider !


— Pierre, tu dis vérité,
seul Amour peut m’y porter.
Mais si c’est Amour, le guide,
ce sera grâce à ma dame.
Je quitterai tout pour elle,
le ciel et la terre entière,



l’enfer et le paradis,
pour m’oublier dans ses bras…

 

— Guillaume à qui bien suffit,
telle dame te perdra,

 

si pour le plaisir d’aimer

tu oublies tout ton salut.


— Pierre, seul l’Amour nous sauve

et je ne peux mieux aimer

que j’aime d’Amour ma dame.
Seule Rome me tuera !

 


*Prisonnier politique mort au camp de concentration du Vernet le 1 août 1941

 

 

 

……………………………………………………



PIERRICK DE CHERMONT

De la prière, nul chemin,
Où l’esprit ne s’embrase.


                Mon appétit rien ne le comble
                j’ai faim de Dieu

                   La pierre en nos bâtisses
oublie les fleurs l’ayant reçue

Le neuf est rongé d’ombre
l’esprit s’abreuve d’un lait de nuit mièvre

Pain et travail fondent entre nos doigts
j’ai faim et frappe au verrou

Nos âmes sous le joug des railleurs
portent plus de larmes que de plaisir

Les contenir mon cri
s’effiloche aux pieds de la clairière

Donne-moi l’entrain de la poulie
la fonction du carré la chimère

J’aboucherai ma lèvre au néant
renverserai le feu des promesses – pour toi

Pour ta parole effleurant la mienne
mon âme je la piétinerais


In Des citronniers et une abeille

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FRANCIS COFFINET


Le soir tu t’endors en moi
forme incluse dans la forme
falaise de la jambe contre falaise de la jambe,
aqueduc de fluides connectés.

Je parle à rebours
j’enroule la prière autour de son axe
Féerie dans le sens
je travaille la substance même du désir.
Je capture la lumière dans ton œil
je la serre dans mon poing
et je l’extrais de toi.

In Je suis allé au souffre natif
………………………………..


YANNICK GIROUARD

Le corps de notre louange

Nue debout et de dos
orante tes mains aux paumes ouvertes
tu es lys dont la turgescente tige
t’a pénétrée toi-même
et tes plis sont les marques
de secret redressement
-  pour quelle étreinte
de tes courbes exquises ?

Rient tes lombaires fossettes
et la fleur éclot autour du cher visage
dans l’accord parfait.
Le cuivre de tes cuisses
les bois de tes rondeurs
les cordes de ton buste
la musicale amphore
dont tes mains sont les anses
verse ses ondes parfumées
sur les cicatrices du Ressuscité.


In Tout feu tout âme

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JEAN-FRANÇOIS HÉROUARD

PRÉLUDES

Sous son grand front bombé
l’amande de sa paupière
enclôt la nacre
où luit la perle noire de son iris.

Le sourire de ses dents impeccables
chante le triomphe de l’amour su.

Quant à son chignon sage
il n’attend que ma main
pour laisser cascader
sa chevelure odorante.
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MARTIN LUTHER KING Jr.

I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed:
"We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal."

I have a dream that one day on the red hills of Georgia, the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at the table of brotherhood.

I have a dream that one day even the state of Mississippi, a state sweltering with the heat of injustice, sweltering with the heat of oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice.

I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character.

I have a dream today!

I have a dream that one day, down in Alabama, with its vicious racists, with its governor having his lips dripping with the words of "interposition" and "nullification" -- one day right there in Alabama little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers.

I have a dream today!

I have a dream that one day every valley shall be exalted, and every hill and mountain shall be made low, the rough places will be made plain, and the crooked places will be made straight; "and the glory of the Lord shall be revealed and all flesh shall see it together."2

This is our hope, and this is the faith that I go back to the South with.
With this faith, we will be able to hew out of the mountain of despair a stone of hope. With this faith, we will be able to transform the jangling discords of our nation into a beautiful symphony of brotherhood. With this faith, we will be able to work together, to pray together, to struggle together, to go to jail together, to stand up for freedom together, knowing that we will be free one day.

And this will be the day -- this will be the day when all of God's children will be able to sing with new meaning:
My country 'tis of thee, sweet land of liberty, of thee I sing. Land where my fathers died, land of the Pilgrim's pride,    From every mountainside, let freedom ring!

And if America is to be a great nation, this must become true.
And so let freedom ring from the prodigious hilltops of New Hampshire.
Let freedom ring from the mighty mountains of New York.
Let freedom ring from the heightening Alleghenies of Pennsylvania.
Let freedom ring from the snow-capped Rockies of Colorado.
Let freedom ring from the curvaceous slopes of California.
But not only that:
Let freedom ring from Stone Mountain of Georgia.
Let freedom ring from Lookout Mountain of Tennessee.
Let freedom ring from every hill and molehill of Mississippi.
From every mountainside, let freedom ring.

And when this happens, and when we allow freedom ring, when we let it ring from every village and every hamlet, from every state and every city, we will be able to speed up that day when all of God's children, black men and white men, Jews and Gentiles, Protestants and Catholics, will be able to join hands and sing in the words of the old Negro spiritual:
Free at last! Free at last!
Thank God Almighty, we are free at last!

......................................


SOUAD LABBIZE
 
Te voici proche
du bouton discret
angle mort
de ma géologie intime
tu fouilles mes territoires caverneux
ma peau rempart docile
à ta bouc offerte
ta langue aqueduc
achemine l’eau rare
gouttes précieuses
stalactites
illuminent la pente
vers la plaine du repos
bientôt l’une de nous
atteindra le sommet
de la via ferrata
balisée par l’autre
me voici proche
de la délivrance
ma voix agrippée
à la rampe brîlante
de l’ultime échelon

une lueur éclaire
un sol de stalagmites


In Brouillons amoureux

..............................................

 

DIDIER METENIER

Titillement...         POUR LE POEME

                                 sus
                                citer
                              les mots

                                 sus
                                citer
                               l'envie

                               solliciter
                               l'éveil...
                               solliciter
                               l'esprit

                               solliciter
                               les sens
                               incluso
                               titiller
                               l'olf
                               actif

                               interpeler
                               l'essence...
                               lui donner
                               tout son sens

                                       En espagnol :
                                                         incluso  –  y compris
………………

caprices de brune
caprices de star
éclipse de lune
complice de bar
…………
de port
en port
de train
en train
de val
en val
de ville
en ville
au temps jadis
de val
en
tin
sans co
lombine

de port
en port
de train
en train
de ville
en ville
le souffle court
c’est val
en
tin
et…

ces belles mains
ce si long cou
sa bonne mine
un rien mutine
c’est val
en
tine ! ! !

 

 

 

 

………………………………….



JEAN-LUC SIGAUX  (1951 - 2017)

Les digitales brûlent
Les renoncules sont déchaînées
elles partent à l’assaut des tours de verre et de fer
L’enfer miroite chez l’Andalouse
quand les bouffées de flamencos
attaquent le brasier bleu crépitant à leur droite
Mon esprit divague parmi les cuisses de la danse
Mais d’un seul coup le chêne royal se déssèche
car l’aire martelée est maudite
La plus jeune paraît brisant les giclées d’accords
qui joue d’une harpe noire
c’est un Alléluia où passent les cyprès froissés
blanchis de lune quand la piste monte à l’assaut des récifs
        célestes
où désormais je demeure

in La brûlure du merle

………………………………

ERIK JOHAN STAGNELIUS  1793-1823

À LA PUTRÉFACTION

Putréfaction, hâte-toi, ô, Fiancée bien aimée,
        Prépare notre couche solitaire !
Renié par les hommes et renié par Dieu,
        Tu es mon seul espoir.
Vite, dressez la chambre ! Et que le noir brancard
Mène vers ta demeure un amant qi soupire.
Que notre lit nuptial soit prêt – afin que le printemps
         Vienne y répandre des œillets

Presse tendrement ton sein sur mon corps si las
         Étouffe d’une étreinte ma douleur !
Que ma tête et mes sens en vermine s’en aillent,
         Et en cendres mon cœur ardent.
Prodigue fiancée ! La dote que tu m’apportes,
C’est la terre entière, c’est toute la verdure !
Ici je souffre, mais en bas, chez toi, je connaîtrai
         Le bonheur !

Vêtus de noir seront ceux qui nous conduiront
Vers la grande Luxure à la moite douceur.
Notre chant nuptial sera un glas d’airain,
Un rideau de verdure enfin nous cachera.
Et lorsque la tempête ravagera les mers,
Que l’horreur règnera sur la terre sanglante,
          Et que les forces déchaînées s’affronteront
Nous dormirons tous deux d’un sommeil d’or.


Traduction Jean-Clarence Lambert

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SVANTE SVAHNSTRÖM

Pourquoi le sang ?
Le cœur s’abreuverait-il
de gros rouge seulement ?

Certes, l’inertie du cérumen
la dispersion des sueurs
plaident pour une solide matière mobile

Mais, guetteur sur un bolide
l’adrénaline en course éclair
se jette aussi sur le tarmac du cœur

Ainsi, où les vaisseaux confluent
les Viennes et les Aostes
oreillettes et ventricules
reçoivent l’inondation croisée
avec un zest d’oxygène

Et ça cogne
quand le désir et la peur
s’engagent en combat sous le thorax
Le sang est là

in Navigateur au sommet du vide
.................................


Ce jour sous l’hyperboloïde
règne une bonne humeur
Les tangentes filent entre rayons pileux
Un large sourire perpendiculaire
part du pubis
La salive s’épaissit
sur le palais qui concupisce
L’Euclide heuristique
décrète le tore partagé
Une sucrerie patatoïde s’ingère sans faim
Sous la pression cylindrique
le théorème s’extrait goutte à goutte


in Navigateur au sommet du vide

































 

 

 

 

 

 

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