Le poète et la sirène - Gustave Moreau
Auteurs:
Franc Bardou
Vincent Calvet *
Miloud Chabane
Andrée Chedid **
Victor Hugo *
Monique Labidoire *
Jeanne Las Vergnas *
Didier Metenier
Roland Nadaus *
Serge Pey *
André Prodhomme *
Patrick Quillier *
Arthur Rimbaud *
René-François Sully Prudhomme *
Svante Svahnström
Paul Verlaine *
Matthias Vincenot *
* - présenté par Svante Svahnström
** - présenté par Claude Juliette Fèvre
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FRANC BARDOU
« Cronicas Demiurgicas / Chroniques Démiurgiques » :
per François Spak
in memoriam
« Lo borgés començarà per valorizar lo trabalh en çò que lo concernís el-meteis. Es d’en primièr a çò sieu qu’aplica una estricta e rigorosa morala del trabalh, crèa un ensenhament orientat cap al trabalh, dona un sens a la vida pel trabalh, e lo repròpche màger que pòsca adreiçar als enfants sieus es lo de peresa. Invèrsament, a l’òme que trabalha, tot es permés, tot ven pecat menor. Pòt engarçar sa femna, espleitar los autres, èsser dur, egoïsta, orgulhós, aquò rai : es un grand trabalhaire ! Aital, tot va purificat. »
Jacques Ellul (1912-1994)
in Per qui, per qué trabalham ?
Et la traduction en français :
à François Spak
in memoriam
« Le bourgeois commencera par valoriser le travail en ce qui le concerne lui-même. C’est d'abord chez lui qu’il applique une stricte et rigoureuse morale du travail, il crée un enseignement orienté vers le travail, il donne un sens à la vie par le travail, et le plus grand reproche qu’il puisse adresser à ses enfants est celui de paresse. Inversement, à l’homme qui travaille, tout est permis, tout devient péché mineur. Il peut tromper sa femme, exploiter les autres, être dur, égoïste, orgueilleux, qu’importe : c'est un grand travailleur ! Tout est ainsi purifié. »
Jacques Ellul (1912-1994)
in Pour qui, pour quoi travaillons-nous ?
137
Per non pas morir de fam ?
Per semblar mèstre del temps ?
Per ganhar mai que los autres ?
Digas, perqué, vas esclau ?
Pel tot novèl telefòn ?
Per non pus colcar defòra ?
Per plaire mièlhs a las dòmnas ?
Digas, perqué, vas esclau ?
Per convenir al tieu paire ?
Per un image perfièit ?
Per enganar ton enuèg ?
Digas, perqué, vas esclau ?
Per paréisser irrepropchable ?
Per defugir l’ostal tieu ?
Per, estrangièr, t’integrar ?
Digas, perqué, vas esclau ?
Per probar l’onestetat ?
Per convéncer qu’as ta plaça ?
Per t’afortir dins çò fait ?
Digas, perqué, vas esclau ?
Per enriquir los mai rics ?
Per afortir los mai fòrts ?
Per servir qui te mespresa ?
Digas, perqué, vas esclau ?
Segur, cadun deu sa part,
a la ciutat que l’albèrga :
o remembram al borgés
tre qu’assaja d’escapar !
Mas s’obram a l’estar suau
de totes e de cadun,
es que non castelejam,
per amor, per dignitat.
Per noirir qui te noirís,
per ajudar qui t’ajuda,
per aparar qui t’apara,
vai poèta e libertari !
Per amar qui d’amor va,
defendre lo qu’òm aclapa,
cridar dels paures los dreits,
vai poèta e libertari ! 137
Pour ne pas mourir de faim ?
Pour sembler maître du temps ?
Pour gagner plus que les autres ?
Pourquoi restes-tu esclave ?
Pour le nouveau téléphone ?
Pour ne plus coucher dehors ?
Pour mieux séduire les dames ?
Pourquoi restes-tu esclave ?
Pour convenir à ton père ?
Pour une image parfaite ?
Pour y tromper ton ennui ?
Pourquoi restes-tu esclave ?
Pour paraître irréprochable ?
Pour pouvoir fuir ta famille ?
Pour, étranger, t’intégrer ?
Pourquoi restes-tu esclave ?
Pour te montrer plus honnête?
Pour montrer que tu as ta place ?
Pour te réjouir de tes œuvres ?
Pourquoi restes-tu esclave ?
Pour enrichir les plus riches ?
Pour conforter les plus forts ?
Pour servir qui te méprise ?
Pourquoi restes-tu esclave ?
Pour sûr chacun doit l’effort
à la cité qui l’héberge :
on le rappelle au bourgeois
qui tente d’y échapper !
Mais si l’on œuvre au bienêtre
de chacun et de chacune,
c’est parce que nous sommes humbles,
par amour, par dignité.
Pour nourrir qui te nourrit,
pour aider tous ceux qui t’aident,
pour veiller sur ceux qui veillent,
sois poète et libertaire !
Pour aimer qui d’amour va,
défendre les accablés
et le droit des démunis,
sois poète et libertaire !
…………………………………………………..
VINCENT CALVET
comment pourrais-je avoir le front de
paraître devant toi Ô
Seigneur
comment mettre en balance l’argent de ton Verbe
& le métal noirci de mes poèmes de circonstance
…
j’ai beau réunir des syllabes
combiner des vocables
rien ne sort de cet instrument que bredouillis stupides
rien n’est clair
rien n’est évident
tout se dissimule derrière des formules
derrière la verroterie des vers
des exercices d’équilibriste sans clairvoyance
que sont ces ruisselets de mots &
ces rythmes plaintifs face à l’assurance noble de ton Verbe
qu’est-ce que cette cacophonie
en quinconces de quiproquos phonématiques
pneumatique du poème percé par
l’aiguille de la Vérité
in Prière pour ne pas être enterré avec les chiens
………………………….
MILOUD CHABANNE
Le poète est une étiquette cousue sur la doublure
de la veste que porte le monde,
elle se frotte à lui et tente de le définir...
……………………………….
ANDRÉE CHEDID
Poète
Qui chantes la naissance téméraire de la rose d’azur
Cette jamais rencontrée
Poète
Au seuil des présages
Malgré tes poings en feu
Nous t’avons rejeté et pourchassé de paroles
Le faisceau de nos discordes éloigne
Le fruit essentiel
Que tu appelais
Poète
Nos villes s’endorment en leur écriture de pierre
Satisfaites de ne songer qu’à l’opiniâtre saison
Oublieuses des merveilles qui dévastent les toits
Qui abolissent les routines
Poète
Tu voles le vent pour nos faces
Le clair pour nos yeux
Le sel pour nos lèvres
Tu risques l’étoile
Tu cries notre raison.
………………………………..
VICTOR HUGO
Fonction du poète
…
Peuples ! écoutez le poète !
Écoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit, sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé.
Des temps futurs perçant les ombres,
Lui seul distingue en leurs flancs sombres
Le germe qui n'est pas éclos.
Homme, il est doux comme une femme.
Dieu parle à voix basse à son âme
Comme aux forêts et comme aux flots.
C'est lui qui, malgré les épines,
L'envie et la dérision,
Marche, courbé dans vos ruines,
Ramassant la tradition.
De la tradition féconde
Sort tout ce qui couvre le monde,
Tout ce que le ciel peut bénir.
Toute idée, humaine ou divine,
Qui prend le passé pour racine
A pour feuillage l'avenir.
Il rayonne ! il jette sa flamme
Sur l'éternelle vérité !
Il la fait resplendir pour l'âme
D'une merveilleuse clarté.
Il inonde de sa lumière
Ville et désert, Louvre et chaumière,
Et les plaines et les hauteurs ;
À tous d'en haut il la dévoile ;
Car la poésie est l'étoile
Qui mène à Dieu rois et pasteurs !
in Les rayons et les ombres
……………………..
MONIQUE LABIDOIRE
Le texte allaité d’innocences cherche la route des grandes aventures, prend cap des turbulences, fornique entre vagues et vents. Il décapite ses sommets pour des transes ordurières, vit des nuits crues de veille et de désir. La main, la jambe, le corps tout entier sont sexes ouverts à la solitude du nuage et il reste toujours en bout de phrase le même point d’interrogation, la même quête têtue du langage et du frisson.
Je dois le dire. J’ai perdu le porte-plume de l’école de la République. Je n’ai plus de stylo. L’écran a remplacé les rames bruissantes du papier et je galère de logo en aimable pomme dans un paradis nouveau. Les mots noircissent l’écran et s’unissent aux milliards de cellules intérieures de la boîte. Je n’ai plus de plume. « Au clair de la lune, mon ami Pierrot, prête-moi ta plume pour écrire un mot. »
in L’exil du poème
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JEANNE LAS VERGNAS
L’antre du poète
Je te vois dans ton antre
de poète
et ce refuge obscur plein d’ombre
où tu te blottis comme dans le ventre
de la terre
Une lumière étrange, irréelle, illumine
cette table où tu rumines
où tu vas chercher les perles
enfouies, les merveilles sombres
et fortes inouïes
On te croît seul, ici, enfermé,
mais tes murs grouillent de vie
ces milliers de fantômes
qui convergent au centre
de ta quête
ces livres d’où jaillissent parfois
quelques bribes, quelques atomes
quelques infimes parcelles de vision
brins d’or, tout à coup étincelants
dans la fange en tourbillons
Tu es là posté, immobile
araignée mortelle
en attente d’une proie
toujours tissant une toile plus belle
car toujours le monstre est plus affamé
Et tu files ce fil labyrinthique
en spirale ascendante
et tourbillonnante
cet escalier fantastique
Et tu montes et tu montes
pensant un jour déboucher en plein ciel
dans l’azur infini
l’air pur, le firmament étoilé
Mais alors que tu crois approcher
et enfin découvrir
Tu vois les paliers à franchir
hors de ton souterrain
se succéder sans fin
Et tu montes et tu montes
Peut-être est-ce là
l’unique sens de ta vie ?
in Buveuse d’espace - Cette poussière qui danse
……………………..
DIDIER METENIER
jamais eu autant
de mathématiciens
de poètes
de musiciens
autant de baguettes magiques
autant de
magiciens
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ROLAND NADAUS
L’invention de l’Écriture
L’invention de l’Écriture date de l’invention de l’Aimer c’est prouvé : il y a des bêtes qui hurlent qui dansent ou qui puent pour s’attirer l’Autre – moi c’est en torchant des pages blanches que j’accomplis le rite : autour de moi ça grouille de mots de sens de non-sens des sons encensent le silence et l’empuent comme mes phrases bavent leur encre à la manière des escargots – sur ta peau.. Je suis un homme pariétal.
Même quand je n’étais pas encore moi – faute de toi - je crachais déjà l’ocre en sarbacane sur la roche ou bien j’y griffais à doigts nus la voix sans écrits de l’Amour. Toutes les grottes t’annoncent.
Toutes mes grottes témoignent de toi.
in Les grands inventions de la préhistoire
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SERGE PEY
Poésie et vérité
…
Je vous dis
que se nommer est un processus
permanent et jamais définitif
C’est pour cela que nous sommes
des poèmes
Les poèmes ne servent pas
à créer des noms d’auteurs
qui les écrivent
Nous ne sommes pas des poètes
mais des poèmes
La signature n’est pas le nom
mais le nom est le poème
lui-même
de celui qui a perdu
l’illusion fatiguée
de son nom
Je m’appelle ce que j’écris
J’écris ce que je m’appelle
J’écris sans arrêt
pour m’appeler et donc
pour pouvoir t’appeler
Vous dites
si le vrai nom
est une modalité de jouissance
qui caractérise le sujet
le névrosé ne peut pas
se reconnaître
Non la poésie n’imagine pas
La poésie jamais n’imagine
Il faut dire et insister sur cela
……
in Mathématique générale de l’infini
…………………………………
ANDRÉ PRODHOMME
HORIZONTAL
Quelques enveloppes
Un papier déchiré sur le secrétaire
Un poste de télévision sans bruits
Des plantes vertes dont j’ignore le nom
Un volume de l’encyclopédie
Un livre sur Monet ouvert à la page
Jeune fille assise sous un saule
Quelques poèmes ventre à terre
Comme moi pour chercher
Une chose une émotion une pensée
Qu’on puisse rabouter
……
LE MOINDRE VERRE DE CHABLIS
Mon poème exhale une fauve odeur de tricherie
Le stylo est son mauvais génie
Riche d’être une fausse dent en or
Pareil à la vie
Il vaut parfois en lui
Quand fatigué il est l’instrument qui montre
La trop belle pépite
Et se retire devant le moindre verre de chablis
Qui cogne contre celui d’un ami
in Surtout quand je n’ai pas soif suivi de
Poèmes naturels
………………………..
PATRICK QUILLIER
CANTUS FIRMUS 2
…
Danse ferme sur les airs mouvants.
Levée des sables, des consonnes, pour les moindres crus du
poème en voyelles déliquiescentes,
dirimantes, déliées. Danse
avec ferveur et fracas, à fendre
haleine, à pierre entendre, à
dire sous la cape du vent.
Sens affermi dans le frisson des phrases n’ayant de
cesse qu’à la caresse des césures, à la cassure
complaisante des syncopes.
Magie jaune du rire éclaté en rimes.
Querelle de voyelles voyageuses et princesses consonnes avec
les doux voyous monnayeurs de faux sens et
coquecigrues.
Dispute entre chien-huant et loup-garou.
Quiproquo de hoquets à l’oracle des lèvres.
Dilemme des mots délivrés délibérant dans
le grand bataclan d’un
poème d’émois, grimoire dérisoire
et pourtant nécessaire à cette foire
des moires retournés en roues-âmes
de violons, fatrasie, borborimes et
démystiches de tous les derviches fraudeurs,
exemplaires-poètes-pousse-romance-et-pousse-cul.
Leçon et d’arcane dans le vacarme
où trépignent les mots, peine éperdue.
Un murmure a mêlé l’ardente cause et le ver est dans le fruit.
…
in Office du murmure
………………………………….
ARTHUR RIMBAUD
Ce qu’on dit au Poète à propos de fleurs
À Monsieur Théodore de Banville
…
Ô Poètes, quand vous auriez
Les Roses, les Roses soufflées,
Rouges sur tiges de lauriers,
Et de mille octaves enflées !
Quand BANVILLE en ferait neiger,
Sanguinolentes, tournoyantes,
Pochant l’œil fou de l’étranger
Aux lectures mal bienveillantes !
De vos forêts et de vos prés,
Ô très paisibles photographes !
La Flore est diverse à peu près
Comme des bouchons de carafes !
…
Mais, Cher, l’Art n’est plus, maintenant,
— C’est la vérité, — de permettre
À l’Eucalyptus étonnant
Des constrictors d’un hexamètre ;
…
— Et j’ai dit ce que je voulais !
Toi, même assis là-bas, dans une
Cabane de bambous, — volets
Clos, tentures de perse brune, —
Tu torcherais des floraisons
Dignes d’Oises extravagantes !…
— Poète ! ce sont des raisons
Non moins risibles qu’arrogantes !…
………..
Où vont les Cygnes par milliers ;
Que tes strophes soient des réclames
Pour l’abatis des mangliers
Fouillés des hydres et des lames !
Ton quatrain plonge aux bois sanglants
Et revient proposer aux Hommes
Divers sujets de sucres blancs,
De pectoraires et de gommes !
….
De tes noirs Poèmes, — Jongleur !
Blancs, verts, et rouges dioptriques,
Que s’évadent d’étranges fleurs
Et des papillons électriques !
…
Surtout, rime une version
Sur le mal des pommes de terre !
— Et, pour la composition
De poèmes pleins de mystère
Qu’on doive lire de Tréguier
À Paramaribo, rachète
Des Tomes de Monsieur Figuier,
— Illustrés ! — chez Monsieur Hachette !
……………………………..
RENÉ-FRANÇOIS SULLY PRUDHOMME
Aux poètes futurs
Poètes à venir, qui saurez tant de choses,
Et les direz sans doute en un verbe plus beau,
Portant plus loin que nous un plus large flambeau
Sur les suprêmes fins et les premières causes ;
Quand vos vers sacreront des pensers grandioses,
Depuis longtemps déjà nous serons au tombeau ;
Rien ne vivra de nous qu'un terne et froid lambeau
De notre oeuvre enfouie avec nos lèvres closes.
Songez que nous chantions les fleurs et les amours
Dans un âge plein d'ombre, au mortel bruit des armes,
Pour des coeurs anxieux que ce bruit rendait sourds ;
Lors plaignez nos chansons, où tremblaient tant d'alarmes,
Vous qui, mieux écoutés, ferez en d'heureux jours
Sur de plus hauts objets des poèmes sans larmes.
in Les vaines tendresses
…………….
SVANTE SVAHNSTRÖM
Bouffer et baiser
respirer l’air des enfants
lire une rime
regarder à la télévision
les plus indigentes émissions
voilà les préférences du poète
Seul varie l’ordre
in Languier
…..
Poètes frères
poètes adversaires
poètes vieux cons
vous qui portez avec moi l’ambition
de dorer les mortelles consciences
Nos assonances entre elles contre elles
se heurtent se suivent, s'enseignent
enchevêtrent les siècles
dentelles sur les royaumes
Je prends appui sur vos vers
amis et ennemis poètes
pour desserrer encore les circonférences
des ouragans de l’entendement
inédit
………………………………….
PAUL VERLAINE
Art poétique
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Ou l’Indécis au Précis se joint.
C’est de beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi ;
C’est par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la couleur, rien que la Nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prend l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on y veille, elle ira jusqu’où ?
Ô qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.
in Jadis et Naguère
……………………………….
MATTHIAS VINCENOT
J’ÉCRIS
J’écris pour la liberté de dire
Et contre la facilité de la pensée qui se rassure
J’écris pour un murmure, dans le tumulte organisé
Pour un rêve plus ou moins lucide
Pour ne pas me tromper de monde
Pour ne pas me tromper de vie
Pour l’idéal entrevu
J’écris pour la beauté des choses
Pour livrer les fissures
Et creuser le sillon
En espérant m’être fidèle
Et que l’enfance est éternelle
in La chair des mots Ou l’art et la manière