vendredi 7 mai 2021

Mouvement

Nu descendant un escalier - Marcel Duchamp


AUTEURS

Sabine Aussenac
Karin Boye *
Aurélia Lassaque *
Mao Zedong *
Filippo Tommaso Marinetti *
Umberto Saba *
Svante Svahnström
Tomas Tranströmer *
Gérard Zuchetto *

* présenté par Svante Svahnström

 

 

SABINE AUSSENAC

Lettre à un jeune voyageur

Quitter Paris, me demandes-tu ?
Tu me dis la vitesse, et les gens, et le stress.
Tu m’écris que tu ne peux plus vivre « ici ».

Je ne sais que te dire, mon tendre et jeune ami. Si ce n’est d’écouter et ton cœur et ta vie. Parcourir ses voyages, oser prendre des trains, c’est aussi quelque part le pari d’un demain.

Il faudra découvrir, et oser, et plonger. Dans des villes inconnues, aux senteurs différentes, en des terres où les femmes seront moins insolentes.

Tu verrais à Bordeaux une ville océane, des embruns, des secrets, des voiliers immobiles. Et puis non loin de là ces vignobles aux tons roux, où l’automne vendange les soleils les plus fous.

A Toulouse les cambrures d’une Espagne affolée, tant de nuits où Garonne prend des airs d’Alhambra ; tu lirais notre histoire en mon beau Capitole, tu saurais qu’en l’Autan mes écrits caracolent…

Si tu vas à Marseille, ton passé sourira. Arme-toi de sourires plutôt que de courage, et sache qu’au-delà des rumeurs malveillantes, la blancheur algéroise est parfois bienveillante.

Lyon saurait t’accueillir en secrètes traboules, tu verrais des soieries, et quand tu serais ivre d’avoir bu tant de foules, tu irais vers les Alpes respirer en névés.

Mais peut-être veux-tu parcourir les silences, quitter ports et fracas, découvrir les absences ? La campagne saurait te donner abondance, quand les vents sont les seuls à parler au marcheur, quand les blés et les bois te seront un seul toit…

Rimbaud lui est parti, il allait vers l’Afrique, mais sa muse est restée, toute seule, en sa Meuse.

Garde, toi, tous tes mots, ils seront ton armure, ta potion, ton calice, quand des plaines du Nord aux soleils de Galice tu iras vers ta vie comme on aime une étoile.

Je t’attendrai toujours, pour te dire parfois, quand les nuits seront belles, les secrets des abeilles et des textes-soleils.

***

Les eaux mêlées

Je suis la petite comme l’eau
Camelote de mes joies vives
Je coule de source au gré des mots
Torrent vert pomme malhabile
Entendez-vous les clapotis
Tintant en cascades folles
De pierres en gué je vais ma vie
Eclaboussante je caracole
En alpages humant les edelweiss
Je vais vers plaines sages
Me jeter pure innocence
En rivière alanguie et lente
Je me sens comme Ophélie
Méandres vases calmes sombres
On sentirait presque l’oubli
On s’y attache en vagabonde
Au gré des joncs et des marais
Une île aux mille hérons abonde
Je suis bercée au Mascaret
Mais tiens l’océan gronde
Et me voilà fille des vents
Plongée en sels grisants
L’air est plus vif
Je suis esquif
Au delta des dangers
Je fonds en eau profonde
Gorgée de vies marines
Salée brassée océane
Je m’éternise rimbaldienne
Alliée au soleil et obsidienne
Quand soudain happée d’éther
Je m’élève dans mes grands airs
Cantatrice de doux nimbus
Aquarelle des ombrelles
Et je retombe évaporée
En fines perles irisées
Toute apaisée et ciselée
Ma vie devient comme dentelle
Des eaux mêlées courant maudit
J’ai fait opales ombelles
Les noires gangues enfin taries
Me laissent colombelle.

……………………………………………………….


KARIN BOYE  1900-1941

 

I rörelse

Den mätta dagen, den är aldrig störst.
Den bästa dagen är en dag av törst.

Nog finns det mål och mening i vår färd
men det är vägen, som är mödan värd.

Det bästa målet är en nattlång rast,
där elden tänds och brödet bryts i hast.

På ställen, där man sover blott en gång,
blir sömnen trygg och drömmen full av sång.

Bryt upp, bryt upp! Den nya dagen gryr.
Oändligt är vårt stora äventyr.

En mouvement

Le jour de satiété jamais n’est le meilleur
Le meilleur jour est un jour de soif

Certes, un but, un sens éclairent notre voyage
Mais le chemin est ce qui gratifie la peine

La meilleure destination est un repos nocturne
auprès du feu et du pain vite rompu

Là où une seule fois tu dors
serein est le sommeil et plein de chants le rêve

Départ, départ ! Un jour nouveau s’éveille
Sans limite est notre suprême aventure

 
 in Härdarna (Les foyers)

Traduction du suédois S. Svahnström


………………………………..

AURÉLIA LASSAQUE

Sa pèl escura e cauda…

Sa pèl escura e cauda
Coma una nuèch d’estiu
S’estira fins a fintar l’alba3
Quand son còs de cavala fèra
Tprnamai s’alanda
E cava dins la prigondor de sas cambas
Un paradís d’auselaire   

Sa peau chaude et obscure…

Sa peau chaude et obscure
Comme une nuit d’été
S’étire et dupe l’aube
Quand son corps de jument sauvage
À nouveau se déploie
Et creuse dans la profondeur de ses jambes
Un paradis d’oiseleur


in Pour que chantent les salamandres


………………………..

MAO ZEDONG  1893-1976

The Long March

The Red Army fears not the trials of the Long March,
Holding light ten thousand crags and torrents.
The Five Ridges wind like gentle ripples,
And the majestic Wumeng Mountain roll by, globules of clay.
Warm the steep cliffs lapped by the waters of the Jinsha,
Cold the iron chains spanning the Dadu River.
Min Mountains' thousand li of snow joyously crossed,
The three Armies march on, each face glowing. 

 (1935)

 Informal translation


https://en.wikipedia.org/wiki/Poetry_of_Mao_Zedong
#The_Long_March_(1935)[38]

La Longue Marche  

 L'Armée rouge ne craint pas les épreuves de la longue marche,
Tenant la lumière de dix mille rochers et torrents.
Les cinq crêtes serpentent comme de douces ondulations,
Et la majestueuse montagne Wumeng défile, des globules d'argile.
Réchauffez les falaises abruptes baignées par les eaux du Jinsha,
Refroidissez les chaînes de fer qui enjambent la rivière Dadu.
Les mille li de neige des montagnes Min traversées joyeusement,
Les trois armées marchent, chaque visage brillant.

 (1935)

Traduction Google

 

........................................
  


沁园春·雪
 
北国风光,
千里冰封,
万里雪飘。
望长城内外,
惟余莽莽;
大河上下,
顿失滔滔。
山舞银蛇,
原驰腊象,
欲与天公试比高。
须晴日,
看红装素裹,
分外妖娆。
 
江山如此多娇,
引无数英雄竞折腰。
惜秦皇汉武,
略输文采;
唐宗宋祖,
稍逊风骚。
一代天骄,
成吉思汗,
只识弯弓射大雕。
俱往矣,
数风流人物,
还看今朝。

Snow
 
My country’s northern scenery:
A thousand li encased in ice,
Ten thousand li of swirling snow.
The noble Wall surrounded on both sides
By only blank totality.
The Yellow River’s epic stretch
Locked into place, its torrents stilled.
The mountains, dancing silver snakes,
The highlands, charging elephants,
Triumphantly competing with the heavens’ lofty height.
And come a clear day,
The land adorned with sunlight, draped in white,
Seduces all who bear its sight.
 
That wondrous view, so dear and tender all at once,
Moved countless heroes, bowing from their waists, to pay their due homage.
Alas, for Zheng of Qin and Wu of Han
Grasped not the art of poetry,
While Zong of Tang and Zu of Song
Had not virile minds nor forms.
A generation’s pride and joy,
The fierce and mighty Genghis Khan,
Knew only how to shoot the condors up above the steppes.
They are but history,
For those who seek a greater figure yet
Must look toward this age alone.

 

https://en.wikipedia.org/wiki/Poetry_of_Mao_Zedong

#Snow_(1936.02)

Neige

Le paysage nordique de mon pays:
Un millier de li enfermé dans la glace,
Dix mille li de neige tourbillonnante.
 Le noble Mur entouré des deux côtés
Par une totalité vierge seulement.
Le tronçon épique du fleuve Jaune
Verrouillé en place, ses torrents apaisés.
Les montagnes, des serpents d'argent dansants,
Les hauts plateaux, éléphants chargeant  
En triomphante compétition avec la noble hauteur des cieux.
Et vienne un jour clair,
La terre ornée de soleil, drapée de blanc,
Séduit tous ceux qui endurent sa vue.


Cette vue merveilleuse, si chère et à la fois si tendre ,
Émouvait d'innombrables héros, s'inclinant de leur taille, pour rendre leur hommage.
Hélas, pour Zheng de des Qin et Wu de des Han
N’ont pas saisi l'art de la poésie,
Alors que Zong de des Tang et Zu de des Song
n’étaient doués ni d’esprits ni de formes virils.
La fierté et la joie d’une génération,
Le féroce et puissant Genghis Khan,
Ne savait que tirer sur les condors au-dessus sur les hauteurs des steppes.
Ils ne sont, qu’histoire,
Et ceux qui recherchent une personnalité plus grande
Doivent regarder la seule époque présente


Ce poème est dit être le plus célèbre de Mao

Traduction Google, ajustée par S. Svahnström





































































































































































https://en.wikipedia.org/wiki/Poetry_of_Mao_Zedong#Snow_(1936.02)

 .....................................................  

 FILIPPO TOMMASO MARINETTI

1876-1944

All’Automobile da corsa

Veemente Dio d’una razza d’acciaio,
Automobile ebbrrra di spazio,
che scalpiti e frrremi d’angoscia
rodendo il morso con striduli denti…
Formidabile mostro giapponese,
dagli occhi di fucina,
nutrito di fiamma
e d’olî minerali,
avido d’orizzonti e di prede siderali…
io scateno il tuo cuore che tonfa diabolicamente,
scateno i tuoi giganteschi pneumatici,
per la danza che tu sai danzare
via per le bianche strade di tutto il mondo!…
Allento finalmente
le tue metalliche redini,
e tu con voluttà ti slanci
nell’Infinito liberatore!
All’abbaiare della tua grande voce
ecco il sol che tramonta inseguirti veloce
accelerando il suo sanguinolento
palpito, all’orizzonte…
Guarda, come galoppa, in fondo ai boschi, laggiù!…
Che importa, mio dèmone bello?
Io sono in tua balìa!… Prrrendimi!… Prrrendimi!…
Sulla terra assordata, benché tutta vibri
d’echi loquaci;
sotto il cielo accecato, benché folto di stelle,
io vado esasperando la mia febbre
ed il mio desiderio,
scudisciandoli a gran colpi di spada.
E a quando a quando alzo il capo
per sentirmi sul collo
in soffice stretta le braccia
folli del vento, vellutate e freschissime…
Sono tue quelle braccia ammalianti e lontane
che mi attirano, e il vento
non è che il tuo alito d’abisso,
o Infinito senza fondo che con gioia m’assorbi!…
Ah! ah! vedo a un tratto mulini
neri, dinoccolati,
che sembran correr su l’ali
di tela vertebrata
come su gambe prolisse…
Ora le montagne già stanno per gettare
sulla mia fuga mantelli di sonnolenta frescura,
là, a quella svolta bieca.
Montagne! Mammut, in mostruosa mandra,
che pesanti trottate, inarcando
le vostre immense groppe,
eccovi superate, eccovi avvolte
dalla grigia matassa delle nebbie!…
E odo il vago echeggiante rumore
che sulle strade stampano
i favolosi stivali da sette leghe
dei vostri piedi colossali…
O montagne dai freschi mantelli turchini!…
O bei fiumi che respirate
beatamente al chiaro di luna!
O tenebrose pianure!… Io vi sorpasso a galoppo
su questo mio mostro impazzito!…
Stelle! mie stelle! l’udite
il precipitar dei suoi passi?…
Udite voi la sua voce, cui la collera spacca…
la sua voce scoppiante, che abbaia, che abbaia…
e il tuonar de’ suoi ferrei polmoni
crrrrollanti a prrrrecipizio
interrrrrminabilmente?…
Accetto la sfida, o mie stelle!…
Più presto!… Ancora più presto!…
E senza posa, né riposo!…
Molla i freni! Non puoi?
Schiàntali, dunque,
che il polso del motore centuplichi i suoi slanci!
Urrrrà! Non più contatti con questa terra immonda!
Io me ne stacco alfine, ed agilmente volo
sull’inebriante fiume degli astri
che si gonfia in piena nel gran letto celeste!

Per leggere il testo di All’Automobile da corsa di Filippo Tommaso Marinetti in lingua francese (A mon Pégase ), clicca qui!


https://www.filastrocche.it/contenuti/automobile-da-corsa/

A mon Pégase 

Dieu véhément d’une race d’acier,
Automobile ivre d’espace,
qui piétines d’angoisse, le mors aux dents
stridentes!
O formidable monstre japonais aux yeux de forge,
nourri de flamme et d’huiles minérales,
affamé d’horizons et de proies sidérales,
je déchaîne ton coeur aux teuf-teufs diaboliques,
et tes géants pneumatiques, pour la danse
que tu mènes sur les blanches routes du monde.
Je lâche enfin tes brides métalliques… Tu
t’élances,
avec ivresse, dans l’Infini libérateur!…
Au fracas des abois de ta voix…
voilà que le Soleil couchant emboîte
ton pas véloce, accélérant sa palpitation
sanguinolente au ras de l’horizon…
Il galope là-bas, au fond des bois… regarde!…
Qu’importe, beau démon?…
Je suis à ta merci…Prends-moi!
Sur la terre assourdie malgré tous ses échos,
sous le ciel aveuglé malgré ses astres d’or,
je vais exaspérant ma fièvre et mon désir
à coups de glaive en pleins naseaux!…
Et d’instant en instant, je redresse ma taille
pour sentir sur mon cou qui tressaille
s’enrouler les bras frais et duvetés du vent.
Ce sont tes bras charmeurs et lointains qui
m’attirent!
ce vent, c’est ton haleine engloutissante,
insondable Infini qui m’absorbes avec joie!…
Ah! Ah!… des moulins noirs, dégingandés,
ont tout à coup l’air de courir
sur leurs ailes de toile baleinée
comme sur des jambes démesurées…
Voilà que les Montagnes s’apprétent à lancer
sur ma fuite des manteaux de fraîcheur
somnolente…
Là! Là! regardez! à ce tournant sinistre!…
Montagnes, ô Bétail monstrueux, ô Mammouths
qui trottez lourdement, arquant vos dos immenses
vous voilà dépassés…noyés…
dans l’échevau des brumes!…
Et j’entends vaguement
le fracas ronronnant que plaquent sur les routes
vos jambes colossales aux bottes de sept lieues…
Montagnes aux frais manteaux d’azur!…
Beaux fleuves respirant au clair de lune!…
Plaines ténébreuses! je vous dépasse au grand galop
de ce monstre affolé… Etoiles, mes Etoiles,
entendez-vous ses pas, le fracas des abois
et ses poumons d’airain croulant interminablement?
J’accepte la gageure…avec Vous, mes Etoiles!…
Plus vite!… encore plus vite!…
Et sans répit, et sans repos!…
Lachez les freins!… Vous ne pouvez?..
Brisez-les donc!…
Que le pouls du moteur centuple ses élans!
Hurrah! Plus de contact avec la terre immonde!…
Enfin, je me détache et je vole en souplesse
sur la grisante plénitude
des Astres ruisselants dans le grand lit du ciel!
 

.......................................


UMBERTO SABA  1883-1957


ULYSSE

J’ai navigué dans ma jeunesse
Le long des bords de la Dalmatie. À fleur
de vague émergeaient des îlots,
couverts d’algues, glissants, beaux
au soleil comme des émeraudes ; parfois
un oiseau s’arrêtait avide de proies. Quand
la marée haute et la nuit les annulaient, les voiles
sous le vent dérivaient plus au large,
pour en fuir l’embûche. Aujourd’hui mon royaume
est cette terre de personne. Le port
pour d’autres allume ses feux ; mon esprit,
non dompté, me pousse encore au large,
et mon douloureux amour de la vie.

In Méditerranées

……………………………….

SVANTE SVAHNSTRÖM


POLONAISE

S’introduire dans le château
entre créneaux et émail
Après un mariage de goûts
immersion dans un bassin d’acide
Se laisser démembrer
en noces chymiques
Célébration dans un alambic de muscles
pieds en lambeaux sur une moquette mouillée
voracité des villosités
Sérénité
Devoir d’achever l’Oeuvre

Se vider de substance
Cumuler la matière
Las du festin
las du grêle
progresser vers la grande colonnade
entre carbone et dioxyde
Cadencer le parcours ténèbre
avec des moignons de bras
gesticuler l’équilibre
Persévérance dans l’expiration
des milliards de tièdes petites vies

Happé par la lente polonaise de l’indole
accélérer avec la scatole en tarantelle
tituber dans l’hydrogène
culbuter dans sa sulfure même
En queue de parade les tourbillons de méthane
Chercher l’air, la lumière
Noceurs embaumés d’humeurs en fusion
entrer dans un nouvel état
devenir fluide
Avancer sans dévier
fendre pesamment les vapeurs de caverne

Et les parois flageolent
sous l’atmosphère en expansion
Rectitude, pondération et paix
et soudain
dans une rafale
forcer le pont-levis
plonger dans la lumière
L’Oeuvre est au blanc
Dans la brisure d’une bulle
nauséabond s’anéantir


in Hocus Corpus


……………………………………..

TOMAS TRANSTRÖMER


SOIR MATIN  (17 poèmes)

Le mât de la lune est pourri et la voile froissée.
Une mouette plane ivre par-delà les eaux.
L lourd carreau de l’embarcadère a été calciné. Les
ronces s’affaissent dans l’obscurité.

Je sors de la maison. L’aube frappe encore et encore
les barrières de pierre grise de la mer et le soleil crépite
au plus près du monde. Les dieux de l’été, à moitié
étranglés, tâtonnent dans les brumes marines.

in Baltiques


OSTINATO  ( 17 poèmes)

Sous le point immobile de la buse qui tournoie,
l’océan s’ébroue et gronde dans la lumière,
ronge aveuglément son frein d’herbes marines et souffle
de l’écume sur le littoral.

La terre se couvre d’une obscurité que les chauves-souris
mesurent. La buse s’immobilise et se change en étoile.
L’océan avance en tonnant et souffle de l’écume sur le littoral.


in Baltiques

*Le traducteur a cru traduire le mot « vrak », qui veut dire « épave », qu’il a confondu avec « vråk , qui veut dire « buse ». J’ai d’onc remplacé « épave «  par « buse ».

…………………………………………………………………………….

GÉRARD ZUCHETTO

Sus un arbre de mèl

èran montats tan haut
brescaires sens compès
suspenjats a de fials
noncertans

e mai montavan haut
mai èran alonhadas
las abelhas quietósas
a desfisar le temps
omenenc

e vesián s’escafar
lor somi deleichós
deseg del mèl de vida
per qual pensavan quèra
aquesit

Sur un arbre de miel

ils étaient montés si haut
récolteurs de miel sans équilibre
suspendus à des fils
incertains

et plus ils montaient haut
plus elles étaient loin
les abeilles tranquilles
à défier le temps
des hommes

et ils voient s’effacer
leur rêve délicieux
désir du miel de vie
pour lequel ils pensaient qu’il était
acquis


in Entrelacs & chansons