vendredi 20 janvier 2023

FEU

 

Incendie de la chambre des lords - William Turner


AUTEURS

Charles Baudelaire *
Saïd Benjelloun
Paul Claudel*****
Ethnie Bantou *****
Ésaïe *
Ethnie Fang*****
Jean l'Apôtre *****
Jean de la Croix*
Didier Metenier
Henri de Monpezat *
Edvard Munch***
Louisa Paulin****
Pierre Ronsard**
Philippe Sahuc
Nicole Sibille
Svante Svahnström

Présenté par
*  Catherine de Monpezat
** Évelyne Bruniquel
*** Nanou Auriol
**** Jean Sibille
***** Svante Svahnström


 

CHARLES BAUDELAIRE
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SAÏD BENJELLOUN   en attente
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ETHNIE BANTOU


« Feu que les hommes regardent dans la nuit, dans la nuit profonde,
Feu qui brûles et ne chauffes pas, qui brilles et ne brûles pas.
Feu qui voles sans corps, sans cœur, qui ne connais case ni foyer,
Feu transparent des palmes, un homme sans peur t’invoque.
Feu des sorciers, ton père est où ?      Ta mère est où ?       Qui t’a nourri ?
Tu es ton père, tu es ta mère, tu passes et ne laisses traces.
Le bois sec ne t’engendre, tu n’as pas les cendres pour filles, tu meurs et ne meurs pas.
L’ âme errante se transforme en toi, et nul ne le sait.
Feu des sorciers, Esprit des eaux inférieures, Esprit des airs supérieurs,
Fulgore qui brilles, luciole qui illumines le marais,
Oiseau sans ailes, matière sans corps,
Esprit de la Force du Feu,
Ecoute ma voix :                 un homme sans peur t’invoque »

(traduit par Léopold Sedar Senghor)
https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/11/15/poeme-bantou-feu-trad-leopold-sedar-senghor/
 

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PAUL CLAUDEL

Le volcan

La montagne folle
Crache son venin
Sous l’œil du Malin
Qui veille et rigole.
Tandis que le feu
Aux flammes ardentes
Lance ses tourmentes
Dans un ciel tout bleu.
Et le chaud magma
Rougeâtre et gonflant
Coule sur le flanc
Pris dans un coma.
Et dans le cratère
Au rire bidon,
S’amuse un Démon
Venu des enfers.

http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/le-volcan
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ÉSAÏE – Chapitre 66

13 Comme un enfant que sa mère console, je vous consolerai. Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. »

14 Vous en serez témoins et votre coeur se réjouira, votre corps reprendra vigueur tout comme une herbe qui verdit. Car l'Eternel interviendra en faveur de ses serviteurs, mais il s'irritera contre ses ennemis.

15 Car l'Eternel va venir dans le feu et ses chars surviendront comme un vent d'ouragan pour verser sa colère avec fureur et pour accomplir ses menaces comme des flammes.

16 Car, c'est avec le feu que l'Eternel exercera son jugement et avec son épée qu'il châtiera tous les humains, et l'Eternel fera un très grand nombre de victimes.

17 Ceux qui se préparent et qui se purifient pour accéder aux jardins sacrés suivant en procession celui qui se tient au milieu, et qui mangent du porc, des animaux immondes et même des souris, ceux-là périront tous ensemble, l'Eternel le déclare.

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ETHNIE FANG du Gabon


Au feu

Feu, feu, feu du foyer d’en bas, feu du foyer d’en haut,
Lumière qui brille dans la lune, lumière qui brille dans le soleil
Étoile qui étincelle la nuit, étoile qui fend la lumière, étoile filante.

Esprit du tonnerre, œil brillant de la tempête,
Feu du soleil qui nous donne la lumière,
Je t’appelle pour l’expiation, feu, feu !

Feu qui passe, et tout meurt derrière tes traces,
Feu qui passe, et tout vit derrière toi,
Les arbres sont brûlés, cendres et cendres,
Les herbes ont grandi, les herbes ont fructifié.

Feu ami des hommes, je t’appelle, feu, pour l’expiation !
Feu, je t’appelle, feu protecteur du foyer,
Tu passes, ils sont vaincus, nul ne te surpasse,
Feu du foyer, je t’appelle pour l’expiation !
in Anthologie nègre de Blaise CENDRARS, Corréa.


https://www.sculfort.fr/articles/litterature/poemes/poemesfeu.html

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JEAN L’APÖTRE


 L'APOCALYPSE - Chapitre 20

 

4

Puis je vis, des trônes, où s'assirent des personnes à qui le pouvoir de juger fut donné, et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et ceux qui n'avaient point adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu sa marque sur leur front et sur leur main. Ils eurent la vie, et régnèrent avec le Christ pendant [les] mille ans.

5

Mais les autres morts n'eurent point la vie, jusqu'à ce que les mille ans fussent écoulés. - C'est la première résurrection! -

6

Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux; ils seront prêtres de Dieu et du Christ. et ils régneront avec lui pendant mille ans.

7

Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. et il en sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre extrémités de la terre, Gog et Magog afin de les rassembler pour le combat: leur nombre est connue le sable de la mer.

8

Elles montèrent sur la surface de la terre, et elles cernèrent le camp des saints et la ville bien-aimée;

9

mais Dieu fit tomber un feu du ciel qui les dévora. Et le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète,

10

et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles.

11

Puis je vis un grand trône éclatant de lumière et Celui qui était assis dessus; devant sa face la terre et le ciel s'enfuirent et il ne fut plus trouvé de place pour eux.

12

Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts; on ouvrit encore un autre livre, qui est le livre de la vie; et les morts furent jugés, d'après ce qui était écrit dans ces livres, selon leurs oeuvres.

13

La mer rendit ses morts; la Mort et l'Enfer rendirent les leurs; et ils furent jugés chacun selon ses oeuvres.

14

Puis la Mort et l'Enfer furent jetés dans l'étang de feu: - c'est la seconde mort, l'étang de feu.

15

Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de feu.


Traduction en français du Chanoine Crampon, édition numérique par Jesusmarie.com

https://bible.catholique.org/apocalypse-de-saint-jean/3503-chapitre-20

 

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JEAN DE LA CROIX   en attente
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DIDIER METENIER

tout feu... tout flamme...
 
                              (comme un ponci... feu
                                en représentati... feu
                                de tout mon affecti... feu)

                              tu es ma star
                              mon feu «follet»
                              tu es l'étoile du berger
                              de mon récitati... feu

                              toi mon rocher
                              mon ingénue
                              mon éros
                              i...
                              feu
                              mon inconnue
                              ma far feu lue

                              mon nénu phare
                              méditati... feu
                              mon spéculos
                              introspecti... feu
                              mon pare feu
                              interactif

                              mon essen
                              ciel
                              prémoniti... feu
                              mon si pré(s)
                              cieux
                              (mon uni
                              vers)
                              tes étincelles
                              au fond des yeux

                              feu d'artifice
                              très festi... feu
                              d'un jouissi... feu
                              intempestif... feu
                              
                             toi mon verdict
                             mon arse nick
                             mon vers addict
                             définiti... feu

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HENRI DE MONPEZAT   en attente
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EDVARD MUNCH
 

Le Cri (extrait)

"Je longeai le chemin avec deux amis. Soudain le soleil se coucha
Je le ressentis comme un soupir mélancolique.
Le ciel devint tout à coup rouge couleur de sang.
Je m'arrêtai, et épuisé à mort m'adossai contre une barrière.
Je vis le ciel enflammé, le fjord et la ville étaient inondés de sang et ravagés par des langues de feu.
Mes amis poursuivirent leur chemin, je tremblais d'angoisse.
Et je sentis la nature traversée par un long cri infini..."

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LOUISA PAULIN      (1888-1944)

 

RÊVE

Nous rêverons, dans le soir, à des sources perdues,
bourgeons d’eau et musicales fleurs de lumière
qui jamais , jamais plus,
ne vous vêtiront d’amour, ô pauvres terres nues !
Miracle du silence, de l’eau, de la lumière,
ô beautés perdues !
Quel vent vous a bues,
ô vous, sources perdues,
qui ne pouvez plus fleurir ?
Nous rêverons, dans la nuit, à des sources perdues
et je poserai mon front sur tes belles mains nues…
Mes larmes, non plus, tu ne les verras pas fleurir.

Traduction parue dans Òbra Poetica,
                         Éditions Vent Terral)


SOSC

Soscarem, dins la nuèit, a de sorgas perdudas,
borrons d’aiga e musicalas flors de lutz
que jamai, jamai plus,
vos vestiràn d’amor, ô pauras tèrras nudas !
Miracle del silenci, de l’aiga, de la lutz,
ò belòias perdudas !
Quin vent vos a begudas
ò vos, sorgas perdudas
que podètz plus florir ?
Soscarem, dins la nuèit, a de sorgas perdudas
e pausarai mon front sus tas bèlas mans nudas…
Mas lagremas, tanpauc, las veiràs pas florir.

Loïsà Paulin (1888-1944)

 ....

SAINT JEAN DE MON VILLAGE

Saint Jean de mon village
mal taillé, mal vêtu,
toutes les herbes folles,
toutes les filles sages
espèrent vos pieds nus,
vos pas légers de pâtres de village
dans nos chemins perdus.

Nous allons l’allumer, notre grand feu sauvage
et nous danserons tous, saint Jean de mon village,
la danse de l’été et des brèves amours,
la danse du soleil et de l’unique jour.
Saint Jean de la Saint Jean et des chevaux de bois
superbement cabrés dans l’azur de l’enfance
et la poussière d’or de la fête votive,
nous avons attendu tout un an votre eau vive
sur les flammes de nos bûchers.

Nous aimerions être purs et fidèles
mais la terre d’ici est grasse et maternelle,
tout est riche de suc et lourd de beaux péchés.

Saint Jean des belles nuits, ayez pitié de nous !
vous ne nous laisserez, hélas !qu’un peu de cendre !
Vous nous retrouverez dans un an,
bon Saint Jean,
pauvres âmes d’enfants naïvement rebelles
et nos joies en guirlandes aux cornes de Satan.

Saint Jean, pâtre des lis, délivrez la lumière :
nous savons bien que l’hiver nous attend !

.....

 

BERCEUSE POUR LA PETITE FILLE

Nous ne dirons pas à notre petite fille
qu’il y a tant d’étoiles au ciel :
elle ne voudrait plus fermer son œil !
Nous ne dirons pas à notre petite fille
qu’elles sont si nombreuses les étoiles au ciel !

Nous ne dirons pas à notre petite fille
que c’est là-haut que chantent les oiseaux :
elle ne voudrait plus fermer les yeux !
Nous ne dirons pas à notre petite fille
que là-haut, très haut, chantent les oiseaaux !

Nous ne dirons pas à notre petite fille
qu’ici-bas il nous faut tous pleurer :
elle ne voudrait pas se réveiller !
Nous ne dirons pas à notre petite fille
qu’ici-bas il nous faut tant pleurer !

Mais nous dirons pas à notre petite fille
qui chante comme les oiseaux,
que notre ciel est dans ses yeux,
et que, si elle veut dormir, la petite fille,
nous la ferons Reine des Anges.


Louisa Paulin (traduction parue dans Òbra Poetica, Éditions Vent Terral

 

BREÇAIRÒLA PER LA NENA

Direm pas a la Nòstra Nena
que i a tant d’estelas al cèl :
volriá pas mai clucar son uèlh !
direm pas a la Nòstra Nena
que i a tant d’estelas al cèl !

Direm pas a la Nòstra Nena
qu’amont naut cantan los ausèls :
volriá pas mai clucar los uèlhs !
Direm pas a la Nòstra Nena
qu’amont-naut cantan los ausèls !

Direm pas a la Nòstra Nena
qu’ençàval nos cal tant plorar :
se volriá pas desrevelhar !
Direm pas a la Nòstra Nena
qu’ençàval nos cal tant plorar !

Mas direm a la Nòstra Nena,
que canta coma los ausèls,
que nòstre cèl es dins sos uèlhs,
e que, se vòl dormir, la Nena,
la farem Reina dels Angèls.


Loïsà Paulin (1888-1944)



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PIERRE RONSARD

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle ! »

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serais sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,


Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

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PHILIPPE SAHUC   

PALIMPSESTE             (Titre évoquant cette forme de manuscrit à textes superposés…)

Dévore, feu, beau feu aux langues de démones
tous ces papiers, ces livres, ces lettres mortes
et le vieil homme plein de rancœur et plein
de nuit, dévore-le

Feu le vieil homme
feu
πυροϛ
puros
pur os,
exact devenir
par toi, le feu dévorant tout fors l’os
le feu…

ߞ ߌ ߡ ߊ de la flamme mandinkan
kima
qui m’as… ?
dévoré
et ne sais plus ce que fis, feu…
brûlant l’acte, parfois la politesse en sus…

огонь
ogogn
ogogngn
des Russes et des Russes
dit comme en mâchement d’une joue d’enfant
feu qui sais être chaud et tendre en pays froid, aussi…

aussi…

tendre l’autre joue ?
Brûler toutes les politesses ?
Choisir l’horizon aride ?

ہ rides de vieil homme…

avec le mauvais drame de sa vie, cette vieille
partition à une seule main sur la scène du cœur
tandis que l’autre dans la coulisse bat le vide,
cherchant quoi ? un amour

qui ne ferme pas à clef les battants
de l’horizon, mais porte plus haut que nous
ses flammes dans le soir qui s’étire : amour
qui te ressemble feu,

mais comme une pierre dans la paume de midi

 

Première partie d’un poème de Guy Goffette, tiré du Pêcheur d’eau, Gallimard, 1995.




-partie de la plume de Philippe Saüc
-feu en grec ancien
-prononciation à la française…
-homophonie trouvée !

-fors, équivalent de sauf…


-écriture nko
-feu en langue mandinkan
-homophonie trouvée !




-écriture cyrillique
-feu en langue russe
-exagération pour trouver l’image…







-deuxième partie du poème de Guy Goffette


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NICOLE SIBILLE
 

Le feu des innocents

Cet été-là, feu du ciel !
Le Causse était sec, brûlé,
Les érables déjà roussis,
Les sources taries.
Les infos parlaient d’incendies
Mais c’était loin d’ici…

Un jour pourtant,
Des feux s’allument sur notre Causse,
Genévriers et buis en flammes,
Grande peur dans les villages !
Enquête de la gendarmerie,
Le coupable est arrêté,
Lionel, un jeune paumé
Qui n’avait rien réussi,
Sa famille n’était même pas d’ici….

L’été d’après, même sécheresse,
Même désolation !
Et de nouveau le Causse en flammes,
Grande fureur dans les villages !
On accuse Lionel…
Enquête de la gendarmerie,
Le coupable, c’est le jeune Gregory,
Peut-être paumé lui aussi,
Mais d’une famille du pays,
Honorablement connue….

Le feu a été étouffé.
Pas d’article dans le journal !
Et encore aujourd’hui
Tout le monde pense
Que Lionel avait recommencé
Qu’il n’avait pas été assez puni…

Lo fuٍc dels innocents

Aquel estiu, fuٍc del cèl !
Lo Causse èra sec, cramat,
Los agars dejà rimats,
Las fonts taridas.
Las novèlas parlavan d’incendis
Mas èra lonh d’aicي…

Un jorn pr’aquٍ
De fuٍcs s’alucan sul nٍstre Causse,
Genibres e boissa  flamban
Grand pلur dins los vilatges !
Enquista de la gendarmariل,
Lo copable es arrestat,
Lo Lionèl, un jove esbarrit
Qu’aviل pas jamai res reüssit ,
Sa familha èra quitament pas d’aicي….

L’estiu d’après, meteissa secada
Meteissa desolacion !
E un cٍp de mai lo Causse flamba,
Grand furor dins los vilatges !
Acusan lo Lionèl…
Enquista de la gendarmariل,
Lo copable es lo jove Gregory,
Esbarrit benlèu el tanben,
Mas d’una familha del paيs,
Onorablament coneguda...

Lo fuٍc foguèt estofat.
Cap d’article dins lo jornal !
Encara uèi
Totes pensan
Que Lionèl i èra tornat
Que l’aviلn pas pro punit...


Revirada de Joan e Nicٍla SIBILLE

 

 
………………………
 

SVANTE SVAHNSTRÖM
 

A présent la voici en chaleur
Des rochers jaillissent brûlants rouges de son sexe
Je me tiens prêt à saillir la sphère
Pénétration rutilante de ma verge acérée
dans le cratère lubrifié du volcan
Et je jette mes particules dans un orgasme d’uranium

Avant la mise bas lâcher d’un déluge
Elle en laisse inonder ses cuisses
Elle pousse et la croûte se déchire
Secousses de la peau rayant entières les cités
sous une ombrelle de fumée

La Terre notre mère accouche de la Bombe

In Languier, 2003