jeudi 2 mai 2024

Avec le sourire

Un petit sourire STP - Drioton David



 

AUTEURS

Anonyme**
Nanou Auriol
Marilena Beltramo***
Christian Bobin***
Thibaud Bois
Jean-Claude Caillette**
Miloud Chabanne*
ChatGPT**
Maurice Couquiaud**
E.E. Cummings*
Jacques Darras*
Robert Desnos**
Lise Durand
André Frédérique**
Christopher Logue *
Marina Mariotti
Alice Mendelson**
Iman Ahmed Meslmani
Didier Metenier
Guy Mothe**
Louisa Paulin***
Jacques Roubaud, Oskar Pastior**
Svante Svahnström

Présenté par :
Didier Metenier *
Svante Svahnström**
Nicole/Jean Sibille***



 

ANONYME

Vive à jamais // l'empereur des Français
La famille royale // est indigne de vivre
Oublions désormais // la race des Capets
La race impériale // est celle qu'il faut suivre
Soyons dans le soutien // de ce Napoléon
Du Comte de Chambord // chassons l'âme hypocrite
C'est à lui qu'appartient // cette punition
La raison du plus fort // a son juste mérite 

………………………….

NANOU AURIOL

Un joyau

Dans le fond du tableau,
coule le fleuve Arno
serpentant dans les prairies d'Anchiano
où courait, enfant, Léonardo.
A ce bonheur, peint,
Il ajoute une belle Dame,
un voile noir sur la naissance des seins,
un doux regard pointé vers le lointain.
Il amorce alors, les lèvres, la bouche
qui retiennent tous les mots
imprudents, moqueurs, farouches...
Un si léger coup de pinceau
pour garder ce " petit sourire" énigmatique,
élégant, discret, mystérieux, pudique...
Vinci, aux doigts magiques
signe son tableau :
Mona Lisa, la Joconda.

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MARILENA BERTRAMO

DEMAIN

J’attends le soleil
Pour les jours
à venir,
le vent
qui pousse les nuages
au-delà de l’horizon,
les comètes
qui m’indiquent le chemin
l’arc-en-ciel
qui me le colore,
les lumières argentées
qui me l’éclairent.
J’attends le lendemain
Pour quelque chose de nouveau :
un sentiment
un sourire
un rêve…
Un espoir
Une vie
Entière à vivre.

 DEMAN

Speto lo solelh
Per lhi jorns
avenents,
l’aire
que pòrte las neblas
delai d’la vista,
cometas
que me mostren la via
arcs de Noè
que me la coloren,
clars d’argent
que me l’esclarsissen.
Speto lo deman
Per quarcòsa de nòu :
un sentiment
un soris
un suemi…
‘N’esperança
‘Na vita
Tota da viver.


Poesia Occitana sus AA.VV, Idea d’Oc
 Ousitanio Vivo ed.,1987

……………………………….

CHRISTIAN BOBIN


Lydie,
Tu riais. Tu disais des choses invraisemblables et justes.
Elles sonnaient contre l’air bleu comme une hache contre le tronc d’un arbre – et tu riais. La vérité est folle.
La vie est une fugueuse aux yeux verts de prairie.
Le chemin descendait à la rencontre d’autres chemins.
Un soleil sans cravate rôdait. Et tu riais.
Tu riais de tes propres pensées, de tes défaites éblouissantes.
Le rire est notre drapeau troué, celui que l’ennemi jamais ne nous prendra. […]
 Le rire vient aux filles comme le feu à la prairie.
Je te voyais rire, donner congé au Dieu du Vatican, ouvrir les bras au dieu émeraude de l’air.
C’est à cet instant que la vision s’est faite.
Tu riais, un arbre était ton témoin le plus proche et devant cet arbre, éclairés par un projecteur céleste, des moucherons allaient dans la lumière, montaient et descendaient, descendaient et montaient.
Ces moucherons étaient les notes d’une partition de Jean-Sébastien Bach. […]
 Sans doute j’étais au paradis où tout dansait, les cristaux du soleil, les insectes ivres du savoir de la vie brève, et toi, ton rire qui détruisait la mort, rouvrait dans le langage les grandes eaux d’une joie enfantine.
J’allais oublier la mousse. Importante, la mousse.
 Elle habillait luxueusement le bas de l’arbre, adoucissait le sort de quelques pierres bossues, granitiques sorcières. […]
Et voilà que le ciel reprenait ses couleurs, du sang remontait dans nos cœurs scellés – parce que tu riais, parce que les moucherons jouaient une partita pour sous-bois, parce que la verte charité des mousses apaisait l’ombre et le diable. […]
J’aurais aimé recopier les taches noires des moucherons sur le papier de l’air, j’aurais aimé faire ce sage travail de copiste, qu’ensuite des cordes, des cuivres, des alouettes de voix chantent et magnifient la cantate du bois plein d’ombres, et l’aigle du soleil planant dans ton rire, dans tes yeux, dans ton âme.
L’âme est ce qui résiste au monde et à nous-mêmes, ma belle.
L’âme, ce moucheron ivre de soleil et de musique savante, est un printemps qui passe et rit de passer,
une chansonnette de Jean-Sébastien Bach.

Christian BOBIN (1951-2022)
« Un bruit de balançoire », Lydie (extraits)
Éditions L’ICONOCLASTE (2017)

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THIBAUT BOIS

Une éclaircie entre les nuages s'apprécie
Davantage qu'un jour de soleil ou de pluie.
C'est cette dernière qui le plus souvent
Accompagne les journées d'un Mendiant
Usité à la misère, et rompu au désespoir
De mourir quand personne ne veut vous voir.
Pas même le soleil, qui offrait à Diogène
Une raison, face à Alexandre, de marquer l'histoire
D'un saillie, d'un cynisme, propre et sans-gêne.
Non, ni soleil, ni Alexandre, mais un Garçonnet
Refusant, d'une année sur l'autre, de savoir
Que la joie de l'enfance, ici-bas, coexistait
Avec le malheur, du matin au soir.
Il entreprit alors, au carrefour d'une avenue,
De s'asseoir à son côté, lui offrant
Un sourire de toutes ses dents.
Même en constatant, qu'il n'en avait plus.
« C'est un maigre effort qu'il vous coûtera,
Mais une large récompense en découlera.
Patientez, attendez. Ah, le voilà ! »
Bondissant sur ses courtes jambes, l'enfant
Grimpa à un arbre proche où une voiture
Plus tôt s'était arrêtée, et patientant
Qu'en descende son Bourgeois, de haute roture
Manquant de noblesse pour y être né,
Mais pour cela, maudissait le monde entier.
D'une grâce léonine, notre Garçonnet
Chuta sur les chevaux, et cabrant leur posture.
Avec surprise, et à vive allure.
Ils cavalèrent dans tout le quartier.
Le Bourgeois les suivit, lourds de ses pieds
Mais léger de sa bourse, qu'un garnement
Crut bon de lui emprunter, sans consentement
Sachez appréciez de n'être pas le premier
Car rira bien qui rira le dernier.

…………………………

JEAN-CLAUDE CAILLETTE

BIGRE

Certes !
Certes !

Tu m’aimes !
Mais…

N’oublie pas d’acheter du pain !

………………………

MILOUD CHABANNE

Si j'ai les chevilles gonflées
C'est que je suis gonflé
Ce n'est pas que je me la pète
C'est que je suis poète...

« Le vantard » (extrait revisité), 31 Poèmes,

……………………………..

MAURICE COUQUIAUD

L’ARMOIRE

Chaque jour a son parfum de nébuleuse !
Je cache un parfum sous le linge
empilé par tes soins dans notre armoire
entre les draps brodés de minutes soyeuses
En les dépliant sur notre lit, sans le savoir
tu sèmes tous mes silences comme du grain
…emplissant la chambre et ses miroirs
de mon désir aux nœuds de chanvre
de ma tendresse au toucher de lin.

……………………………

E.E. CUMMINGS (traduction Didier Metenier)

for whatever you lose (like a you or a me)
i's always ourselves that we find in the sea...
 
#   (extract), 95 Poems
 
car quoi que nous perdions (comme un moi ou un toi)
c'est toujours à nous-mêmes                                                                                                                             dans la mer
que nous aboutissons...

……………

of this sunset...

(of these two most
early stars wincing upon a single
colour, i know only your hands
move more simply upon the evening

and à propos such light and shape as means
the moon, i somehow feel
your smile slightly is a more
minute adventure)

# 21 (extract), 58+58 Poèmes

de ce soleil couchant...

(de ces deux
premières étoiles oscillant à partir d'une seule
couleur, je sais seulement que tes mains
évoluent avec plus de simplicité sur le déclin du jour
 
et à propos sous une telle lumière et forme que veut dire
la lune, j'ai comme l'impression que
ton sourire légèrement est une plus
subtile aventure)

…………………………

JACQUES DARRAS

Attention le poème se lève...
le poème est dehors
le poème est derrière la vitre
on ne sait pas ce qu'il voit
on le saura à son retour
le poème revient
le poème ne s'éloigne pas...
le poème rentre
il a l'air d'un poème
qui a pris l'air...

« Position du poème » (extrait)

………..............

ROBERT DESNOS

Notre paire quiète, ô yeux!
que votre - non - soit sang (t'y fier?)
que votre araignée rie,
que votre vol honteux soit fête (au fait)
sur la terre (commotion)

Donnez-nous, aux joues réduites,
notre pain quotidien.
Part, donnez-nous, de nos œufs foncés
comme nos part donnons
à ceux qui nous ont offensés.
Nounou laissez-nous succomber à la tentation
et d'aile ivrez-nous du mal.

……………………..

LISE DURAND

Je pense
Que je n'ai pas
D'humour.
Je déteste
La moquerie
Qui agresse
Et démolit.
J'adore
L'autodérision
Qui fait rire
Les bons
Et les cons.
Alors
Le petit sourire
Qui se moque
De ce que l'autre
Dit
Par ce poème
Je le détruis !
                                                 Toulouse le 8 mars 2024
…………..

Sourire
Pour ne pas pleurer ?
Je préfère
Rire
A gorge déployée !
De ce rire
Que reconnaissent
Tous ceux
Qui m'entendent
Et me connaissent...
De ce rire
Qui dit que je vis
Que j'existe
Malgré la tristesse
Le vent et la pluie.
Rire
Rire à l'infini
Avant
Que tout soit fini
De ce rire
Qui dit qui je suis !
Rire

……………..

ANDRÉ FRÉDÉRIQUE

Si vous avez la vue double
Si vous voyez à travers les choses
Si vous pensez avec tout le corps
Si vous rêvez à volonté
Si vous déplacez des cathédrales
Si les murs vous réfléchissent
Si votre ombre  de face a le sourire
Si vous peuplez tout seul la solitude du monde
Si vous criez des conseils à Dieu
Si vous criez adieu aux conseils
Alors vous êtes un humoriste.

……………………………

CHRISTOPHER LOGUE (traduction Didier Metenier)

When all else fails
Try Wales

To a friend in search of rural seclusion,


Toi qui veux t'fair' la malle
Pense au Pays de Galles

A un ami en quête d'une vraie mise en retrait rurale.

……………………………

MARINA MARIOTTI

Le sourire insistant

Touchée en plein cœur, je flotte et tourbillonne délicieusement.
Le chaos et la joie tour à tour résonnent,
Des milliers d’étoiles brillent de l’intérieur.
A cette force, comment résister ?
Tel le voile transparent qui s’anime au gré du vent léger, il s’élève.
Je lui dis non, mais il s’élève et ne peut s’effacer du coin de mes lèvres.
Je t’en prie, ne divulgue pas mon doux secret… il faut attendre.
Mais la joie vient de si loin ! Des temps anciens et de l’âme profonde.
Je t’en prie, ne trahis pas le murmure de la source vive,
Laisse- moi gouter à la saveur de la tendre promesse
Le bourgeon éclot doucement, il est déjà si présent !
Il est le Mont puissant et le ruisseau fragile.
Je t’en prie, cesse de fredonner le chant de mon cœur,
Je voudrais tant garder le mystère encore un peu pour moi,
Encore un peu pour nous…. Mais les yeux scintillent aussi,
Ils s’allient aux lèvres et révèlent l’indicible voulu.
Ta lumière, tendre Sourire, nous a trahit,
Tu étais trop grand pour ne pas jaillir sur le monde.
Alors, nous l’avons portée ensemble.
Elle s’appelle Aurore.

………………………………………

ALICE MENDELSON

93 ANS (SUITE)

Je peux être amoureuse de qui je veux.
Plus aucun risque
Plusieurs ou quelques-uns.
Toujours, partout cette même chaleur. La joie d’exister
Serait-ce ne pas être amoureuse ?
Quel régal de m’en passer.
Partie, la peur d’être rejetée. Jouir seule de l’attirance.
M’en passer, d’amour, non ! Mais de verglas.


                                                       7 octobre 2018

…………………….

IMAN AHMED MESLMANI

Détails

Sur les chemins du matin
Un passereau gazouille les plus douces mélodies
Peu de passants le remarquent
Tes yeux le suivent
Tu souris
Un nuage blanc
Au milieu d’un ciel… d’une gelée bleue
Se pavane avec vanité et coquetterie
Te prodigue son ombre
Rares ceux qui s’y abritent
Une fleur des champs violette au bord du trottoir
Capte ton regard
Beaucoup la piétinent sans s’arrêter
Une fillette de cinq ans
Vend des mouchoirs en papier
A la dernière étape de ton périple
Et à la dernière friandise dans ton sac
Combien sont passés, sans friandise dans leur sac
Un jeune garçon et une jeune fille
Marchent hardiment
Ses doigts chuchotent aux doigts de la jeune fille :
approche-toi, et que fleurissent les nations
Les doigts de ta bien-aimée sont si proches
Ils attendent ces chuchotements
Pour qu’émerge son sourire en fleuve noyant d’amour
les passants jusqu’à la fin du jour
Bien peu s’arrêtent à ces petits détails
Bien peu en sont heureux
Bien rares ceux qui se sentent encore en vie.


عُصْفُورٌ صَغيرٌ يُزَقْزِقُ بِ أَعْذَبِ ا لأَلْحَان
قَليلٌ مِنَ المارَّة يُلاحِظُهُ
تُلاحِقُهُ عُيُونُك
تَبْتَسِمُ
غَيْمَةٌ بَيْضَاء
وَسْطَ سَمَاءٍ... مِنْ هُلامٍ أَزْرَق
تَتَبَخْتَرُ تِيهًا، وَغُنْجًا
تُظَلِّلُكَ
قَليلٌ مِنِ المارَّةِ يَنْعَمُونَ بِظِلِّهَا
زَهْرَةٌ بَرِّيَّةٌ بَنَفْسَجِيَّةٌ على حَافَةِ الرَّصِيفِ
تَخْطُفُ نَاظِرَيْكَ
كَثِيرُونَ يَدْهَسُونَها ويُتَابِعُون
صغيرةٌ في الخَامِسَةِ مِنْ عُمْرِهَا
تَبِيعُ المنادِيلَ الوَرَقِيَّةّ
عِنْدَ آَخِرِ مَحَطَّةٍ في مَسِيرِك
وآخرِ قِطْعَةِ سُكَّرٍ تَحْمِلُهَا في حَقِيبَتِك
كثيرونَ مَرُّوا، ولا سُكَّرَ في حَقَا ئِبهِم
شَابٌ وَشَابَةٌ
يَمْشِيَانِ بِعُنْفُوَان
تَهْمُسُ أَصَابِعُهُ لِأَصَابِعِهَا: أَن اقْتَرِبي، لِتُزْهِرَ ا لأَوْطَان
أّصَابِعُ حَبِيبَتِكَ قَرِيبَةٌ جِدًا
تَنْتَظِرُ تلكَ الهَمَسَاتِ
لِتَطْفُوَ ابتسامَتُها نَهرًا يُغرِقُ المارَّةَ بالحبِّ لآخرِ النَّهار
قَلِيلونَ يلاحِظُونَ تلكَ التَّفَاصِيل الصَّغِيرة
قليلون تُسعِدُهُم
نادرونَ ما زالوا يشعُرُونَ أنَّهُم على قيدِ الحَياة



………………………………………..

DIDIER METENIER



Toute espérance
fait sourire
à la vie

 à Andrée Chédid

En référence à  « La source des mots » , Rythmes
 éd. Gallimard (2003)

………

(Merci pour cet hommage/SS )

      Gare à la neige!
     
      C’est  un mois d’hiver
      La neige tombant sur l’épaule
      n’est pas pellicule.
                       Svante Svahnström

       … mais aussi, encore, la petite variante que voici :

      Nous sommes en hiver
      Et la neige qui tombe
      Sans bruit
      Sur nos épaules
      N'est pas que pellicules...

           Petit poème reconstitué de mémoire après
           écoute admirative du haïku de Svante

…………………………………

GUY MOTHE

Pour garder un troupeau,
Éleveuse de moutons
Cherche à épouser
Berger allemand…

Le vendredi n’étant plus le jour des poissons…
Le phoque moine signale aux requins-pélerins
Qu’avec la diminution de la pratique religieuse,
Les saint-pierre ne célébreront plus la messe !

………………………………..

LOUISA PAULIN   

ARIETTE

Elle chantonne, l’eau vive,
l’eau vive et rieuse,
car elle ne sait pas où elle va.
Nous ne pouvons pas le lui dire,
car nous ne l’entendrions plus rire,
plus rire ni chanter.   



AIROLET

 Cantoneja l’aigueta,
l’aigueta risoleta,
perque sap pas ont va.
O podèm pas li dire,
que l’ausiriam mai rire,
mai rire e mai cantar.

Loïsà Paulin
ÒBRA POETICA
Vent Terral (2015)
ARIETTE

……………………………………..

JACQUES ROUBAUD, OSKAR PASTIOR

 QU'ONT-ILS DONC?


L'arche est prête. Rien ne passe.
Les animaux, ça les agace.
Et le patron boit du Gaillac
Avec ce gros maniaque
Qui ne veut pas prendre sa place.
                       Qu'a Noé? qu'a Yak?

Ce vieux vagabond en guenilles
Et qui nous fait danser en rond
Toujours joyeux, toujours luron
                       Est-ce pas Drille?

Tmandou ne sait que faire
Avec tous ces hippies
Il pleure, il déblatère
Il crie des choz's impies
                       Qu'a Tmandou?

Suspendu à "geois de Calais"
Accroché à "bon-l'Archambault"
Et même aux basques de "la -Reine"
Privé de sens, privé d'amour
toujours idiot, parfois pas laid
Mais s'efforçant de porter beau
Il erre comme une âme en peine
                        Qu'a Lembour?

Bulaire a disparu
...... pu dans la rue
...... moi je désespère
Où est passé Bulaire?
                  Tu es pati Bulaire?

Certains sont auteurs Gallimard
du Seuil, de Minuit, de Fayard
du Théâtre Typographique
                 Mais qui édite Irambique?

Quelle manie de projeter sans provocation
Jour et nuit et dans n'importe quelle condition
Des objets variés sur les ministres du culte
                          Qu'a Tapulte?

Et le grand Fka, le sorcier qui lit dans le moka
Me semble tout déconfit en buvant son coca
                          Qu'a Fka?

………………………………

SVANTE SVAHNSTRÖM
 

Äta och knulla
andas barnens luft
läsa ett rim
titta på tevens allra mesta strunt
är det bästa poeten vet

Bara ordningen skiftar

……….

Jag kastrerar min gurka
skär tomaterna blodiga
flår min lök
och river öronen av mitt salladshuvud
Jag kastar dem i pepparmoln
jag stänker vinäger i såren
och salt på naket kött
baddar sen smärtorna med olja
En stillsam vegetarisk afton

Bouffer et baiser
respirer l’air des enfants
lire une rime
regarder à la télévision
les plus indigentes émissions
voilà les préférences du poète

Seul varie l’ordre
……..

Je châtre mon concombre
Je tranche les tomates jusqu’au sang
J’écorche mon oignon
et j’arrache les oreilles de ma tête de laitue
Je les jette dans un nuage de poivre
et j’asperge de vinaigre les plaies
de sel la chair nue
D’huile je badigeonne enfin les douleurs
Une tranquille soirée végétarienne

……

Une vie en rose

Sclérose
Névrose
Cirrhose
Nécrose

Sur un parcours ivre
néanmoins survivre
marcher sursitaire, ose !

 

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