samedi 22 avril 2023

L'ENFER

Pandemonium - L'Enfer vu par John Martin, 1841


AUTEURS

 Michel Aliot**
Aragon *
Nanou Auriol
Jean Bodon ***
Chat GPT *****
Jean-Claude Collas *****
Laurent Drelincourt **
Lise Durand
Didier Metenier

Catherine de Monpezat
François Villon *
Svante Svahnström

Présentés par :
Agnès Laplaze *
Évelyne Bruniquel **
Jean Sibille ***
Svante Svahnström ****





MICHEL ALIOT, Toulouse

L’ENFER


Il atteignit enfin le fleuve
Aux flots sombres et écumants
Vit une barque dérivant
Sans que quiconque ne la meuve
Cette barque tout près de lui
S’arrêta et il y monta
Sans réfléchir comme surpris
Nulle crainte ne le hanta
Pourtant sur le flot écumant
Des personnages gémissaient
Bouche ouverte dans le courant
Et que le fleuve maudissait
Sur la rive droite dansaient
Femmes tordant leur chevelure
 Et leurs inhumaines figures
Hurlaient paroles insensées
Bientôt il atteignit le gouffre
Où se noient les âmes damnées
De celles et de ceux qui souffrent
Eternellement condamnés
Il vit une dernière fois la route
Où se terminent enfin ses pas
Et fut envahi par le doute
Avant de plonger au trépas


……………………………………………..

 ARAGON


LA SOIF ET LA SOURCE
 
L’amour de toi qui te ressemble
C’est l’enfer et le ciel mêlés
Le feu léger comme les cendres
Éteint aussitôt que volé
L’amour de toi biche à la course
C’est l’eau qui fuit entre les doigts
La soif à la fois et la source
La source et la soif à la fois
L’amour de toi qui me divise
Comme un sable à dire le temps
C’est pourtant l’unité divine
Qui fit un seul jour de trente ans
L’amour de toi c’est la fontaine
Et la bague qui brille au fond
Et c’est dans la forêt châtaine
L’écureuil roux qui tourne en rond
Mourir à douleur et renaître
Te perdre à peine retrouvée
Craindre dormir crainte peut-être
De n’avoir fait que te rêver
Déchiré d’être pour un geste
Un mot d’ailleurs indifférent
Un air distrait La main qui jette
Un journal ou qui le reprend
Tout est toujours mis à l’épreuve
Rien ne sert ni la passion
Et toujours une angoisse neuve
Nous pose une autre question
Cet abîme est comme un azur
Immensément démesuré
Aime-t-il celui qui mesure
L’amour de ses bras à son pré
Je n’ai pas le droit d’une absence
Je n’ai pas le droit d’être las
Je suis ton trône et ta puissance
L’amour de toi c’est d’être là
L’amour de toi veut que j’attende
Comme un drap propre sur le lit
Qui sent le frais et la lavande
Où ton chiffre brodé se lit
Que suis-je de plus que ton chiffre
Un signe entre autres de ta vie
Le verre bu qui demeure ivre
À son bord des lèvres qu’il vit
……………………………..


NANOU AURIOL


ENFER

Enfer, ferme, mépris, prison, zombie, bipolaire, air  pollué épais, pénombre, ombres mêlées,
les vents violents, langues de feu, feu rouge, rouge sang, sans dessous- dessus, sous- terre,
terre brûlée, laideurs, heures comptées, t'es mort, morsures infectées, tais-toi "Orphée", fétu,tu es
en ENFER.

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JOAN BODON


aLE CHIENDENT

Le chiendent, moi je l’ai cueilli
Sur la fosse du pauvre mort.
Mauvaise graine, je l’ai brandie
Aux quatre coins de mon jardin.
Et le grand vent de la misère
L’éparpillera sur ma terre.
Et dans votre siècle d’airain,
Vienne la paix, vienne la guerre,
Moi, je sèmerai le chiendent…

............

MON AMI

Mon ami, je l’ai écrit ce livre ;
C’est pour toi, mon ami, qu’il est écrit.
J’ai posé ma veste de félibre,
Jamais je ne me suis contredit.

Approche-toi, mon ami, je veux te voir ;
On luttera tous les deux, au plus fort.
Ma peau sera ointe de ton huile
Et s’il le faut je pleurerai ta mort.

C’est ainsi, mon ami, qu’est notre vie :
On ne sait pas ce qu’il y a par-delà.
La clameur de l’enfer nous convie,
Et pourtant le jour clair s’obscurcit.


Saint-Laurent d’Olt, 20-06-1964 

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UKRAINE*

Où peut bien être ce pays qu’on appelle Ukraine ?
Peut-être qu’il n’existe pas, nul ne s’en soucie…
Vent du Nord, front du paradis, grêle tintante,
Crisse la neige comme riz, la fille se met nue,
Et j’ai ma main sur des piquants. Je ne connais pas l’Ukraine.

Quand donc chantait-il le Grand-Duc ? Au temps des Poulacres :
Régiment qui a le cœur au ventre, avec ses tambours…
Mais que pouvait tant d’ardeur contre les rois malfaiteurs ?
Camps barbelés sur les hauteurs, combien d’hommes en haillons ?
On a tranché le cou du Grand-duc. J’oublie les Poulacres.

Tournesol, tourne la fleur, la fleur sur ta chemise.
Une prison pour mon amour, une couverture grise.
Chaumes sans fin sur des champs d’honneur sans croix ni devise.
Chacun gratte où ça le démange : l’épée est sur nos têtes.
Le soleil tourne sur la fleur, garde ta chemise.

Pour arrêter l’eau des ruisseaux, il faut un barrage,
Et pour prier le Bon Dieu, il faudrait vivre en frères.
Si tu te refuses à moi, dors un instant sur mon coussin.
Dernière nuit de mon été, brille la gelée blanche.
J’irai le long de la rivière, chercher le barrage.

Il grêle sur ce pays qu’on appelle Ukraine :
C’est au bord du paradis, vent du nord tintant.
Peut-être l’enfer n’existe pas, nul ne s’en soucie…
Neige comme poudre de riz, une fille toute nue,
Barbes et barbelés de mort, cimetières d’Ukraine.


Saint Laurent d’Olt, été 1968.

 *Ukraine = lisière  

 

aL’ÈRBA D’AGRAM

L’èrba d’agram, ieu l’ai culhida
Sus la cròsa del paure mòrt.
Marrida grana, l’ai brandida
Als quatre caires del mèu òrt.
E lo grand vent de la misèria
L’escampilha sus la miá terra.
Al vòstre sègle de l’aram,
Que venga patz, que venga guerra,
Semeni, ieu, l’èrba d’agram…

 ...............

MON AMIC

Mon amic, l’ai escrich aquel libre ;
Es per tu, mon amic, qu’es escrich.
Ai pausat mon vestit de felibre
Que jamai me soi pas contradich.

Sarra-te, mon amic, ieu te vòli ;
Lucharem totes dos al pus fòrt.
Ongerai la miá pèl del teu òli
E se cal plorarai la tiá mòrt.

Es aital, mon amic, nòstra vida :
Sabèm pas çò que i a per delà.
La clamor de l’infèrn nos convida,
Lo jorn clar s’escurzís ça que la.
 

Sant Laurenç d’Òlt, 20-06-1064 

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UCRAINA*

Ont existís aquel país que se ditz Ucraina ?
Tanplan benlèu non existís, mas degun se’n maina.
Cisampa, front del paradís, granissa tintaina,
Crica la nèu coma lo ris, la filha se degaina,
E ieu la man sus in eriç. Coneissi pas Ucraina.

Quora cantava lo Grand Duc ? Del temps dels Polhaires :
Un regiment pas fregeluc, e los tamborinaires…
Mas que podiá tant d’abeluc contra los reis laires ?
Pargues d’aram de truc en truc, quantes de pesollhaires ?
Copèron lo còl del Grand Duc. Oblidi los Polhaires.

Virasolelh, vira la flor sus la tiá camisa.
Una prison per mon amor, la flaçada grisa.
Rastolhs sens fin del camp d’onor sens crotz ni devisa.
Per cada pèl la siá prusor : l’espasa nos avisa.
Vira lo solelh sus la flor, garda la tiá camisa.

Per arrestar l’aiga del riu cal una paissièira,
Per la pregària del Bon Dieu manca la frairièira.
Se me vòls pas, dormìs un brieu sus la ccoissinièira.
Darrièira nuèch del meu estiu, torna lusir l’aubièira.
Caminarai lo long del riu, vau cercar la paissièira.

Granissa sus aquel país que se ditz Ucraina :
Es a la broa del paradís, cisampa tintaina.
L’infèrn benlèu non existís, mas degun se’n maina…
Posca de nèu coma de ris, una filha sens gaina,
Picons de mòrt, barba d’eriç, cementèris d’Ucraina.


Sant Laurenç d’Òlt, esttiu de 1968.

*Ucraina = talvera

 

 

 

 

 

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CHAT GPT OPEN AI


Consigne donnée : écrire en français un poème en deux strophes de quatre vers sur l'Enfer

L'enfer brûle sans cesse dans la nuit obscure,
Les âmes damnées pleurent leur triste sort impur,
Le diable triomphe en riant de leur torture,
Leur souffrance éternelle est sa plus belle armure.

Le feu dévorant consume leur chair et leur esprit,
Leur cri de détresse résonne dans l'infini,
La douleur est leur lot dans ce monde maudit,
Enfer éternel, leur destin est ainsi écrit.

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JEAN-CLAUDE COLLAS


Les pavés de Paris Roubaix


Les pavés du diable de l’enfer du nord,
Sentiers battus qu’acheminent en farandole,
Des hommes blindés épris d’aventures folles,
Souvent inondés à l’approche de leur port…

Foncent en héros, dans la boue ou la poussière !
Pralinant les visages de surnaturel…
Ne laissant apparaître que les yeux au ciel ! ;
Pour cadeaux, pieusement, la douleur en trière…

Les chutes, fractures, glissades, sont du jour…
Pleurent ! bien mal en pis renfourchent leurs machines ! ;
Quand crevaisons, bris quelconques, les éliminent…

Seul, deux, en petits groupes, sautillent toujours !
Ces grognards en campagne, aux ailes méritoires,
Se feront du premier au dernier, leur victoire !


https://www.bonjourpoesie.fr/vospoemes/Poemes/jean_claude_collas3/les_paves_de_paris_roubaix
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LAURENT DRELINCOURT 1626-1680

 
Sur l'Enfer


Juste Dieu, que l'Enfer est un gouffre effroyable !
Ses ténèbres, ses feux, son soufre, ses tourments,
Ses gênes, ses bourreaux, ses cris, ses hurlements,
N'ont rien, dans l'univers, qui leur soit comparable.

Là ronge incessamment le ver insatiable,
Là l'on sent du remords les époinçonnements,
Là sans pouvoir mourir l'on meurt à tous moments,
Là l'éternité rend la peine épouvantable.

Objet rempli d'horreur, tu viens mal à propos
Intimider mon âme et troubler mon repos ;
Loin d'ici, noire image, à mon bonheur contraire.

Non, reviens : c'est ma chair qui m'aveugle en ce point,
Mais voici de l'Esprit le conseil salutaire
Crains sans cesse l'Enfer pour n'y descendre point.


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LISE DURAND


Quand tu auras compris
Qu'il n'y a rien à comprendre
Que la mort est au bout
Et son poteau de feu
Qu'il n'y a rien à faire
Simplement qu'à apprendre
A vivre pleinement
Et sans baisser les yeux
Sinon il te faudra
Mourir à petit feu.
Quand tu auras compris
Qu'il n'y a rien à comprendre
Alors tu seras libre
Et peut-être heureux.

                      Toulouse le 20 août 2016
…..
L'enfer
C'est quand tu as cru
Que l'on t'aimait
Et que c'est faux.
L'enfer
C'est quand il reste
Rien
Que des sanglots.
L'enfer
C'est juste avant
Le paradis
Lorsque tu es seul
Et que tu ris...

                       Toulouse le 31 mars 2023

…………………………..
 

DIDIER METENIER


c'est par manque d'amour surtout
sur notre terre
qu'il y a la faim qu'il y a la guerre
c'est par manque d'amour surtout
que pour beaucoup
elle tourne à l'envers
que pour d'aucuns
elle vire à l'enfer

atout cœur...
atout pique...

dès lors que faire ? que penser?
devant tant d'injustices, quel regard adopter ?
être plus attentif, apprendre à observer...
à tout choc esthétique sentir son cœur toquer
choyer le souvenir d'une fleur,
d'un regard, d'un sourire, d'un baiser,...
savoir jour après jour
s'émerveiller sans fin
savoir encourager
les rebonds du destin

atout cœur...
atout pique...

jour après jour
nuit après nuit
sachons renaître à la beauté
jour après jour
nuit après nuit
sachons renaître à la vie
à l'amour
au présent
et au futur aussi

l'amour est un déclic
sachons l'apprivoiser
et le mettre en pratique
pourquoi douter encore
que le meilleur est à écrire
que le meilleur c'est
l'à venir...

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CATHERINE DE MONPEZAT

L'enfer

Qui ne croit pas à l'enfer
Sur terre n' a point vécu
Aveugle il marche à l'envers
Et Lucifer l'a reconnu!

Le diable est toujours à genoux
Humble, discret et silencieux
Un sourire d'Ange, un regard doux
Vous le prenez pour le Bon Dieu!

Sans foi ni loi il part en guerre
Avec toujours bonne intention
Vous veut du bien, cherche à vous plaire
Il vous attrape...par affection

Et vous allez comme à tâtons
Cahin, caha dans la nuit noire
Main dans la main vers l'horizon
D'un Ciel serein il vous fait croire!.

........

Refus d'aimer : l'Enfer

 1)
Vous avez refusé d'aimer:
et je suis tombée en enfer
Vous avez refusé d'aimer:
Le monde s'est mis en guerre

J'ai accepté le mensonge:
et vous êtes tombé en enfer
J'ai accepté le mensonge:
Vos pas s'égarent, pauvre erre.

2)
Vous avez voulu la richesse
et je fus une "moins que rien"
Vous avez voulu la richesse
comme maîtresse comme seul bien.

J'ai reçu offense et mépris
et vous avez gonflé d'orgueil.
J'ai reçu offense et mépris
Tout est mort: partout c'est le deuil.

3)
Vous avez choisi la luxure
et mon corps en fut bafoué
Vous avez choisi la luxure
Femme, j'ai perdu ma beauté.

J'ai pensé que j'étais aimée
Vous m'avez prise, sans défense
J'ai pensé que j'étais aimée :
Le diable rit, le diable danse .

4)
 Vous avez vécu de colère
Pour me faire mal et me faire peur.
Vous avez vécu de colère
Votre gloire : ma terreur.

J'ai cru pouvoir vous aider
Peine perdue, ce fut un leurre.
J'ai cru pouvoir vous aider
Je suis déçue, je suis en pleurs.

5)
Les sept péchés capitaux
Vous les avez tous pratiqués
Les sept péchés capitaux:
C'est votre loi, suivie, aimée.

L'orgueil, la luxure, l'avarice s'avancent ensemble à petit pas.
Les autres suivent bien en lisse
Et je vais mourir au combat.


……………………..

FRANÇOIS VILLON


Ballade des pendus

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Commentaire d’Agnès Laplaze :
La Ballade des pendus est un poème célèbre de François Villon. Cette grande ballade macabre aurait été écrite en prison lorsque le poète, condamné à la suite d’une rixe, attendait son exécution par pendaison. Ce poème médiéval sur le thème de la rédemption est surtout un appel à la charité chrétienne.

…………………………


SVANTE SVAHNSTRÖM


L’ENFER


Je marche, je marche
Je m’arrête et l’âme continue
Le jour J pour moi c’est tout de suite
Dans la salle d’attente un rôtissoire bruyant et fétide
est déjà assailli et mon être sans volume et sans poids
maltraité sur toute sa nudité
Il n’est pas improbable que lors du Jugement
une réservation soit prise pour moi
au Palais de Satan
Devenant ainsi résident pour toujours du Pandaemonium
aurais-je le loisir de choisir une salle ?
Quelle éternité molestera le moins ma transparence ?
Dans la salle de réception Toulouse
se faire consumer bestialement par le feu de la gueule du monstre
du vitrail de Saint-Sernin
Ou à Conques la salle voisine
subir en pierre les jeux sanglants ignobles
des démons du tympan de l’abbatiale.
Dans la salle polyvalente Cité de Dieu
le bassin de l’enfer froid peut succéder à la broche
et au chaudron d’huile bouillante
permettant de périr éternité après éternité
dans le manuscrit 19 de la Bibliothèque Nationale
Au fond du réfectoire Albi
être commensal de Sainte-Cécile en peinture alla fresca
au banquet des abjections de la cathédrale
Ou opter pour être dans le dortoir Issoire sous le pinceau humide
transpercé par les crocs de Léviathan
et dans son gosier suivre sa déglutition
puis dans ses sucs gastriques se laisser dissoudre
durant les siècles des siècles de l’église Saint-Austremoine

Je n’ai pas arrêté mon choix
J’aurai bien le temps de m’en préoccuper
En cet instant je marche encore