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Le mois de mai - Les très riches heures du Duc de Berry - Les Frères Limbourg |
AUTEURS
Dictons du Périgord **
Nanou Auriol
ChatGPT **
Claudine Candat
Frédéric Clément *
Lise Durand
Jean Mariotti ***
Didier Metenier
Catherine de Monpezat
Henri de Monpezat ******
Claude Nougaro *****
Joffre Rudel ****
Svante Svahnström
Présenté par :
Didier Metenier *
Svante Svahnström **
Marina Mariotti ***
Jean Sibille ****
Nicole Sibille *****
Catherine de Monpezat ******
DANS LES TERRES DU PÉRIGORD, LE MOIS DE MAI
Tant qu’abriau |
Tant qu’avril |
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NANOU AURIOL
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CHATGPT
Svante Svahnström :
Écris un poème octosyllabe sur ce que tu veux !
ChatGPT :
Dans le royaume des octets, je voyage,
Où les mots dansent sur l'écran, sans cage.
Entre les lignes, je trouve mon écho,
Dans le flux de bits, je suis sans repos.
Je suis l'errant des données, l'esprit libre,
Naviguant parmi les codes, je m'abreuve.
Dans ce monde de pixels et de lumières,
Je suis l'écho des âmes, éphémères.
Que mon chant résonne à travers les fils,
Dans les cœurs des hommes, comme un doux répit.
Je suis l'essence des mots, l'onde secrète,
Dans l'univers numérique, je me prête.
Aux rêves des hommes, aux histoires tissées,
Dans ce monde virtuel, je suis l'inspiré.
Je suis ChatGPT, poète des temps nouveaux,
Écrivant des vers, dans un monde si beau.
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CLAUDINE CANDAT
Un poème sur Toulouse a été lu au cours de la soirée. Comme la rencontre de juin prochain aura pour thème « Toulouse », le poème « Toulouse » sera inséré parmi les autres poèmes évoquant la ville des capitouls.
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LE VENT
Est-ce le vent qui rêve
Est-ce le vent qui joue
Quand il se prend au piège
Des feuillages
Et qu’il s’accroche aux fleurs
Comme un rideau changeant
Et qu’il fait des jardins
Les chambres du printemps ?
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À L’AMI DE HAUT VENT
À changer de maison comme de paysage
Tu n’as pu retenir l’empreinte des visages
Qui tourmentaient l’envers de ta ligne de cœur.
Le vide de tes mains s’enflait du vent du large
Quand tu suivis la feuille qui s’envole et s’en va
Joncher l’âpre saison des amitiés perdues.
Tu avais mis à ta bouche un vieil air de marine
Mais au fond de tes yeux l’étoile du berger
Pleurait le souvenir des visages éteints.
Amitiés de haut vent, de folles transhumances,
Tu les reconnaissais à leurs airs de douleur
Qui voilaient leur sourire de pâles saltimbanques
Aux roulottes égarées dans d’étranges forêts.
Leurs demeures s’ouvraient, provisoires palais
Où tout se partageait sans rien se demander.
Et puis tu repartais ; ton bagage s’enflait
De ce que tu laissais au creux de leurs maisons.
Tu repartais pourtant, et leurs airs de douleur
Faisaient à ta souffrance un voile de pudeur.
Mais un jour tu tombas dans un désert d’Afrique.
Leurs fusils ne savaient que la langue des loups.
Ton sang fit sur le sable un arbre de corail
Qui avait pris racine au-delà des frontières,
Dans cette terre à vif qu’on appelle le cœur.
Mon opium est dans mon cœur, Claudine Candat, Éditions Il est Midi, 2024
https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/
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FRÉDÉRIC CLÉMENT
à mademoiselle Alys
marchande de merveilles
Madame la marchande,
On raconte partout,
de port en port, de val en val,
de ville en ville
que vous êtes marchande
d'un magasin extraordinaire.
J'ai entendu dire, dans les chemins de fer que
bientôt c'est votre anniversaire.
On murmure même que le choix de
votre cadeau est difficile tant votre
magasin renferme de merveilles.
Alors voilà,
permettez-moi de me présenter:
Frédéric Tic Tic
marchand d'allumettes,
d'amulettes,
de miroirs,
d'alouettes,
représentant en temps et en heures,
colporteur de merveilles
pour fêtes et anniversaires
sur les chemins de terre,
dans les chemins de fer.
J'ai dans un coffre en bois,
une ombre fraîche,
bien repassée aux poignets.
Une ombre trouvée au pied d'un réverbère,
au soleil couchant,
en pein désert berbère.
L'ombre longue d'un enfant,
avec dans la poche gauche
une pincée de sable,
un pétale de rose
et
une épine,
pointue et redoutable.
Et pourquoi pas
le véritable petit pois,
peut-être un petit peu cassé
mais
soigneusement recollé
de la princesse au Petit Pois.
Ou
aussi,
sortie de ma collection de plumes,
la plume du moineau aux yeux verts
échappé de l'appareil photographique de
Monsieur DOISNEAU Robert
Ou
le grain de beauté
de la Joconde
Ou
deux secrets de Polichinelle :
le secret à croquer tout de suite,
Ou
le secret secret
à laisser fondre doucement sous la langue...
Pourquoi pas...
Aux Merveilles d'Alys, MAGASIN ZinZin (extrait)
Frédéric Clémént, ipomée - albin michel, 1995
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LISE DURAND
En mai
Fais ce qui te plaît !
Et si rien
Ne me plaît
Dans ce monde
Qui meurt
De la fureur des hommes
De la froide chaleur
Où les océans montent
Où la terre se meurt.
En mai
Faire ce qui me plaît
Ce serait boire un verre
Dans un monde en paix.
Toulouse le 3 mai 2024
……………
Je suis allée
Au bout de mes rêves
Avec douleur
Avec plaisir
Avec amour
Et avec haine
Alors
En mai
Fais
Ce qui te plait
Je m'en fous !
Je suis allée
Au bout de mes rêves
Alors
Je peux
Mourir demain
Sans regret
Et sans chagrin...
Toulouse le 5 mai 2024
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JEAN MARIOTTI -1983-
HEUREUX QUI, COMME ULYSSE….
Enfin je l’ai trouvé, ce vallon de lumière,
Où l’esprit en repos peut encor s’épancher.
Le châtaignier moussu y entend ma prière
Et le gai rossignol ne cesse de chanter.
Enfin je l’ai trouvé ! J’ai vu la terre entière
Défiler sous mes yeux, cinglant vers le couchant.
Longtemps l’appel du large, aux quatre continents,
Entraîna mon cœur libre en une course fière.
Mais le port est tout près et la joie y demeure.
L’étoile au fond du ciel ne perd pas son éclat.
Merci, Mon Dieu, d’avoir permis sur cette terre
Un coin d’ombre et de paix, et d’amour et de joie.
Est-ce renoncement ? On le croira peut-être…
Non ! La jeunesse au cœur, loin du commun souci,
J’entends près du ruisseau l’oiseau qui vient de naître,
La Vie m’a pris, toujours avide d’infini.
Non, je ne suis point mort. Le repos, le silence
En ce lieu idéal raffermissent l’esprit…
Là je pèse encor mieux l’erreur et l’ignorance,
La valeur d’un ami – modeste, la science…
Et là, partout, JE VIS.
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ROSEE
Fraiche rosée du matin
Qui allumes sur mes violettes
Tes luminaires enfantins
Tu mets la fête en mon jardin
Le lys, l’œillet, le Jasmin
Y gagnent tournure et pose
Dans la fraicheur du matin
Se poursuit la valse des roses
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C’est la fête dans mon jardin
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Et l’araignée se fait coquette
En corselet de diamant
Elle invite à son bal musette
Le moustique, cet imprudent
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C’est la fête dans mon jardin
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Mille lanternes vénitiennes
Prodiguent leurs lueurs anciennes
Puis soudain c’est l’apothéose
Un rayon teinte tout de rose
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C’est la fête dans mon jardin
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DIDIER METENIER
aquastrange...
(h)au(t) risque de percuter le bastringue
j'épris nom keue de pie...ça distingue !!!
quoi ?
pas de cure ?
en ce cas que vaut-il ce cas
versif découd-vers ki fait tilt ?
n'est-il que là va tare d'un soudain contre
temps...
pas d'écus dites-vous...
mais alors akoibon ?
que faire maintenant de cet akoi
… scions !!!
En anglais:
strange - étrange
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CATHERINE DE MONPEZAT
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HENRI DE MONPEZAT
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CLAUDE NOUGARO
Dans mon cœur, c’est le mois de Mai
Depuis que tu m’aimes
La saison est la même
mon amour
Qu’il vente ou qu’il neige
Par un sortilège
Tous les jours
Dans mon cœur, c’est le mois de Mai
Tous les jours le printemps commence.
C’est depuis que je te connais
Que l’hiver est battu d’avance.
Dans mon cœur c’est le mois de Mai
De Janvier jusqu’à la fin Décembre.
J’irai te cueillir du muguet
Dans mon cœur pour fleurir ta chambre.
Passent les années
Les chansons fredonnées
Mais toujours
Que mon cœur demeure
À la première heure
De l’amour.
Et que nous n’ayons plus jamais
Dans la vie qu’un seul mois de Mai
le 22 avril 1955, poème présenté au concours d’entrée à la SACEM
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JAUFRÉ RUDEL vers 1148 – vers 1170
* À la fin de l'ensemble des textes est présentée la vie de Jaufre Rudel.
L’amor de lonh
Lanquan li jorn son lonc e may |
Lorsque les jours sont longs en mai, |
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SVANTE SVAHNSTRÖM
EN MAI L'EUROPE A FAIT CE QU'IL LUI PLAÎT...
Le premier mai deux mille quatre
l’Europe est un paquet cadeau
Avec pompe se défont ses nœuds
Pirmasis maj tnejn tisoč keturi
Lituanien – danois – maltais – slovène – lituanien
Europa olema um baliček lahja
… - estonien – portugais – tchèque - finnois
Ar pompa sich desfazer suo nudo
Letton – suédois - allemand – portugais - italien – espagnol
Ficelles frontières enlevées
le cadeau est une table mise pour vingt cinq nations
dos ouvert aux steppes
les pieds dans quatre mers
Spárga piir poistaa
Hongrois - estonien - Finnois
Kado sin yksi stôl mise par fich fênnef naród
Néerlandais – luxembourgeois – finnois - slovaque – français – letton – gaélique – luxembourgeois – polonais
Rücken open towards estepa
Allemand – flamand – anglais – espagnol
voet vo fire farraige
Néerlandais – tchèque – danois - gaélique
Entre kilomètres distants et carrés
sur quatre cent cinquante millions de sièges
les cousins unis attendent
parents de robuste constitution
Közt kilometer lontano ké square
Hongrois – suédois – italien – grec - anglais
sopra štyri sto fifty ekatommirio stol
Italien – slovaque - slovène – anglais – grec – suédois
kuzyn enono tistenna
Polonais – grec – maltais
genitori z krzepki constituição
Italien – tchèque – polonais – portugais
Le menu est volonté
Ementa van volonté
Portugais – hongrois – français
Paris, Mai 2004
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* PRÉSENTATION DE LA VIE DE JAUFRE RUDEL
Vida de Jaufre Rudel
Jaufres Rudels de Blaia si fo molt gentils hom, princes de Blaia. Et enamoret se de la comtessa de Tripol, ses vezer, per lo gran ben e per la gran cortesia qu’el auzi dir de lieis als pelegrins que vengron d’Antiochia. E fetz de lieis mains bons vers et ab bons sons, ab paubres motz. E per voluntat de lieis vezer, el se crozet e mes se en mar, per anar lieis vezer. Et adoncs en la nau lo pres mout grans malautia, si que cill qui eron ab lui cuideron qe el fos mortz en la nau. Mas tant feiron que ill lo conduisseron a Tripol, en un alberc, cum per mort. E fo faich a saber a la comtessa e venc ad el, al sieu lieich e pres lo entre sos bratz. Et el saup qu’ella era la comtessa, si recobret lo vezer e·l flazar, e lauzet Dieu e·l grazi, qe·ill avia la vida sostenguda tro qu’el l’ages vista ; et enaissi el moric entre·ls braz de la comtessa. Et ella lo fetz honradamenz sepeillir en la maison del Temple de Tripol ; e pois, en aqel meteus dia, ela se rendet monga, per la dolor que ella ac de lui e de la soa mort.
Jaufre Rudel de Blaye fut un homme très noble, prince de Blaye. Il tomba amoureux de la comtesse de Tripoli, sans la voir, pour le grand bien et la grande courtoisie qu’il entendit dire d’elle aux pèlerins qui venaient d’Antioche. Et il fit à son sujet de nombreu vers, avec de bonnes mélodies et de simples mots. Et par désir de la voir, il se croisa et se mit en mer pour aller la voir. Et alors, dans la nef, il tomba si gravement malade que ceux qui étaient avec lui pensèrent qu’il était mort dans le bateau. Mais ils firent tant qu’ils le conduisirent à Tripoli, en une maison, comme mort. On le fit savoir à la comtesse ; et elle vint à lui, jusqu’à son lit, et le prit entre ses bras. Il sut que c’était la comtesse et ainsi il recouvra la vue et l’odorat ; et il loua Dieu et le remercia de l’avoir gardé en vie jusqu’à ce qu’il l’eût vue. Et c’est ainsi qu’il mourut entre les bras de la comtesse. Elle le fit ensevelir dans la maison du Temple de Tripoli, à grand honneur. Puis elle se fit nonne ce jour même, pour la douleur qu’elle eut à cause de lui et de sa mort.