dimanche 18 février 2024

Hiver

La tanière du lynx - Akseli Gallen-Kallela Finlande 1865-1931


AUTEURS

Paul Albarel*
Medhi Akhavân Sâles **
Thibaut Bois
Karin Boye ***
Charles d’Orléans ****
Chat GPT ***
E.E. Cummings *****
Lise Durand
Didier Metenier
Jacques Prévert *****
Viktor Rydberg ***
Edith Södergran ***
Paul Verlaine ****
Svante Svahnström

Présenté par
Jean Sibille *
Marina Mariotti **
Svante Svahnström ***
Nanou Auriol ****
Didier Metenier *****







PAUL ALBAREL (1873-1929)

SIMPLA CANSON

Aviá vint ans. Un jorn d’estiu
Ame Lison nos passajàvem
Jost l’aurum d’un bòsc agradiu ;
Uroses nos potonejàvem.
Risolejant, le dius Amor
De son aleta nos ventava
A nosautris disiám : « totjorn » !....
          Lo rossinhòl cantava

I tornèrem una autra fes,
L’aurum dal bòsc se rovilhava ;
Caminàvem, disiám pas res...
Pas res... e Lison badalhava.
Engrepesit, lo dius Amor,
Coma ’na fuèlha tremolava ;
Lo temps aviá ’malfit la flor....
         E lo merle fiulava.

I anèri un jorn d’ivèrn,
Lo bòsc semblava un cementèri
Endolentit pel desespèr.
Jost los aures me passejèri,
Cridant pertot lo dius Amor;
L’ecò trufandièr repetava
Ma voès ont perlejava un plor....
        E lo cocut cantava

SIMPLE CHANSON

J’avais vingt ans. Un jour d’été
Avec Lison nous nous promenions
Sous les arbres d’un bois charmant ;
Heureux, nous nous embrassions.
Souriant, le dieu Amour
De sa petite aile nous éventait
Et nous nous disions : « toujours » !....
         Le rossignol chantait.

Nous y revînmes une autre fois,
Les arbres du bois se rouillaient.
Nous marchions, nous ne disions rien…
Rien… et Lison bâillait.
Engourdi, le dieu Amour
Comme une feuille tremblait ;
Le temps avait fané la fleur…
    Et le merle sifflait.

J’y revins seul un jour d’hiver,
Le bois semblait un cimetière
Attristé par le désespoir.
Sous les arbres je me promenai,
Appelant partout le dieu Amour ;
L’écho moqueur répétait
Ma voix où perlait une larme…
     Et le coucou chantait.


....... 

AL CANTON DAL FÒC

                         A ma molhèr

Lo Cers marrit s’es entindat,
Los aures an perdut la rama,
Dins las brancas una voès brama,
Lo Cers marrit s’es entindat.
Gaujós, mon fòc s’es abrandat
Me rescaufurant de sa flama.
Lo Cers marrit s’es entindat,
Los aures an perdut la rama.

L’ivèrn vestit dal mantèl blanc
Es arribat las mas pesugas ;
Mossèga las carns fregelugas,
L’ivèrn vestit dal mantèl blanc.
Viva lo fòc reviscolant
Qu’escarralha mila belugas !
L’ivèrn vestit dal mantèl blanc
Es arribat las mas pesugas

Lo fòc sembla un jove amorós
Que fa de mamors a sa bèla ;
Cantant sa doça ritornèla
Lo fòc sembla un jove amorós.
Potoneja lo soc terrós,
Dins son còr abranda una estèla.
Lo fòc sembla un jove amorós
Que fa de mamors a sa bèla

O miga, vèni, parlarem
De las annadas escorridas
Que lo bonur a tant floridas.
O, miga, vèni, parlarem.
Coma autris còps, se vòs, direm
De paraulas amorosidas
O miga, vèni, parlarem
De las annadas escorridas.

Dins ma man sarrarèi ta man,
Semblarem faire coneissença,
Lo còr comol de sovenença,
Dins ma man sarrarèi ta man
Benlèu sarà tròp tard deman,
Vèni, miga de ma jovença.
Dins ma man sarrarèi ta man,
Semblarem faire coneissença.

En nos faguent potons, mamors,
Escotem la voès qu’ensorcelha ;
Daissem l’ivèrn que s’estorrelha,
En nos faguent potons, mamors.
Dins nòstris còrs grilhon de flors
Qu’un printemps totjorn ensolelha.
En nos faguent potons, mamors
Escotem la voès qu’ensorcelha

Sans ges nos trebolar jamai,
Marchem, lo Bonur nos covida ;
En nos aimant passem la vida
Sans ges nos trebolar jamai.
La vida es un long jorn de Mai
Quand per l’amor es enlusida.
Sans ges nos trebolar jamai
Marchem, lo Bonur nos covida.

AU COIN DU FEU
                      
                       À ma femme.

Le Cers mauvais souffle,
Les arbres ont perdu leurs feuilles,
Dans les branches une voix mugit,
Le Cers mauvais souffle.
Joyeux, mon feu s’est allumé
Me réchauffant de sa flamme.
Le Cers mauvais souffle,
Les arbres ont perdu leurs feuilles.

L’hiver vêtu du manteau blanc
Est arrivé les mains pesantes ;
Il mord les chairs qui craignent le froid,
L’hiver vêtu du manteau blanc.
Vive le feu qui réchauffe
Et qui répand mille étincelles !
L’hiver vêtu du manteau blanc
Est arrivé les mains pesantes.

Le feu semble un jeune amoureux
Qui caresse sa belle ;
Chantant sa douce ritournelle
Le feu semble un jeune amoureux.
Il embrasse la souche terreuse,
Dans son coeur il allume une étoile.
Le feu semble un jeune amoureux
Qui caresse sa belle.

O mon amie, viens, nous parlerons
Des années écoulées
Que le bonheur a tant fleuries.
O mon amie, viens, nous parlerons.
Comme autrefois, si tu veux, nous dirons
Des paroles pleines d’amour.
O mon amie, viens, nous parlerons
Des années écoulées.

Dans ma main je serrerai ta main,
Il nous semblera faire connaissance,
Le cœur plein de souvenirs,
Dans ma main je serrerai ta main.
Peut-être il sera trop tard demain,
Viens, amie de ma jeunesse.
Dans ma main, je serrerai ta main,
Il nous semblera faire connaissance.

En nous faisant baisers, caresses,
Écoutons la voix qui enchante ;
Laissons l’hiver qui se glace,
En nous faisant baisers, caresses.
Dans nos cœurs naissent des fleurs
Qu’un printemps toujours ensoleille.
En nous faisant baisers, caresses,
Écoutons la voix qui enchante.

Sans jamais nous troubler,
Allons, le bonheur nous convie ;
En nous aimant passons la vie
Sans jamais nous troubler.
La vie est un long jour de Mai
Quand par l’Amour elle est illuminée.
Sans jamais nous troubler,
Allons, le Bonheur nous convie.

…………………............

MEHDI AKHAVÂN SÂLES  (1955)  poète libertaire d’Iran


HIVER

On ne répond pas à ton salut
Entre les épaules la tête est engoncée
Et nul ne la relèvera pour répondre aux amis
Ou les regarder
 
Le regard ne porte pas plus loin que les pieds
Tant la rue est sombre et glissante
Et si tu tends à quelqu’un une main amicale
La sienne restera soudée à son corps
Tant le froid est brûlant.

L’haleine qui sort de la poitrine
Devient un nuage opaque
Et dresse un mur devant les yeux.
Avec une telle haleine que peux-tu attendre
Du regard des amis proches ou lointains ?

O mon maître généreux et tolérant, sage en guenilles
Il fait un froid de lâcheté.
Que ton haleine soit chaude et gai ton savoir !
Toi au moins réponds à mon salut !
Ouvre-moi la porte
Moi, l’invité de chaque nuit, l’ivrogne mélancolique,
Moi, le caillou qu’un coup de pied a blessé
Moi la honte de la création, le chant discordant
Je ne suis ni blanc ni noir, je suis sans tâche* :
viens m’ouvrir la porte, le cœur me point
Hôte, mon ami, ton invité bien connu tremble comme l’onde
Derrière la porte.
Ce n’est ni la grêle ni la mort
C’est dans le froid des dents qui claquent.
Ce soir je suis venu régler mon ardoise
Devant le verre plein.

Que dis-tu ? Que la nuit est avancée ? Que déjà l’aube annonce
Le matin ?
Cette rougeur au ciel te joue un tour
Ce n’est pas le pourpre de l’aurore Ami**, mais l’oreille brûlée
Par le froid.
C’est le souvenir de la Gifle de l’hiver
Et la lampe malingre du ciel
Qui peut dire si elle est morte ou vit ?
Se cache sous l’épais linceul des ténèbres. Ami, vas-t-en allumer
La lampe du vin
Rien ne distingue la nuit du jour.

On ne répond pas à ton salut
Le temps est triste, les portes closes, les têtes engoncées, les
Mains cachées.
Haleine : nuage
Cœurs : las et chagrinés
Arbres : squelettes de cristal
Terre au cœur mort, plafond bas du ciel
Soleil et lune tout poudreux
C’est l’hiver

* sans identité
** «  maître » ou « partenaire »

La poésie symbolique des années 1950-1960 en IRAN

………………………….
 
THIBAUT BOIS

La Naissance de l'Hiver

Quel fut donc le point de départ,
Du cycle des saisons, de notre histoire ?
Par quels jeux, par quelles affaires
Les Dieux furent saisis au début de notre ère,
Causant   la   fin   des   débuts,   et   le   début   des   fins ?
 
Si tout est mystère dans l'Amour, celui-ci vient
À nous, guidé par la Folie, explique La Fontaine.
Elle frappa les Enfers, lieu de toutes les peines,
Où trônait Hadès, implacable quoique solitaire.
Sa quotidienne répétition s'écrivait en célibataire.
Contemplant par un certain pré, une jeune enfant
Perséphone de son nom, il voulut devenir son amant.
Ivre de désir, il s'empare de la belle
L'amène à son domaine, sans aucun autre rituel.
Déméter s'outragea face à telle offense,

Déméter coupa vie à toute les semences.
Hélios lui fit savoir, par-delà l'éther
Que sa fille fut ravie par son frère.
Chagrinée de ce mariage clandestin,
Le sort des récoltes touchait à sa fin.
Ayant passivement toisé le litige, Jupiter
Consentit à intervenir. Il descendit sous terre,
Sceller la querelle. Notre amante, curieusement,
Ne souffrait pas de son hôte. Cependant,
Elle goûta les mets de son époux, et fut contrainte
D'avec lui résider. Déméter se perdit en plaintes,
Que le fils de Cronos s'engagea à faire cesser.
Qu'elle demeure aux Enfers, pour un tiers de l'année,
Pour ensuite regagner les hauteurs des Dieux.
Chacune des présentes parties s'en accorda au mieux.

La nature s'articula autour de ce jugement,
Se répétant depuis lors, inlassablement.
Sans jamais ne permettre d'amoindrir,
Les détresses de la déesse. Ses soupirs
Sont autant de raisons à l'Homme d'épargner,
Qu'aux Dieux d'être sages pour régner.
La folie d'Hadès et les tourments de Déméter,
Nous condamnent encore, à connaître l'Hiver.

……………………..

KARIN BOYE  Suéde  (1900-1941)

NUIT D’HIVER

Neige durcie qui scintille et crépite.
Solitude, solitude, la nuit épandue sur les chemins blancs.
Une âpre soif m’emplit :
l’espace l’hiver.

Ne jailliras-tu pas bientôt à mes pieds,
eau profonde et froide comme la terre –
monde qui parfois me givre
et toi, ténèbre forte qui
dérobe mon étoile ?

Alors, vertige dur, vertige pur, tu noieras
les mensonges pourrisseurs, comme jadis, sans pitié.
Où es-tu amer océan
de glace et de vérité ?

…………………………………..

CHARLES D’ORLÉANS

Le temps a laissé son manteau...
 
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
« Le temps a laissé son manteau!
De vent, de froidure et de pluie, »

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
Chacun s'habille de nouveau.

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau. 

…………………………..

CHATGPT


L’hiver est là, blanc,
Les flocons tombent doucement,
Le silence s’installe.

Les arbres nus, froids,
Attendent le printemps chaud,
Leurs branches frissonnent.

Le vent glacial souffle,
Les oiseaux cherchent refuge,
Dans leur nid douillet.

Les lacs gelés, figés,
La nature est endormie,
Le temps est suspendu.

Le feu crépite fort,
Les amis se réunissent,
L’hiver est chaleureux.

……………………….

DIDIER METENIER  

un...                        un...

is                             la nonvie : même pas un
anybody                  ou la vie en sursis
when                       c'est pas n'importe quoi
only                        c'est pour n'importe qui
                               qu'importe lequel d'entre nous                                      
one                         tant qu'il sera tout

                              seul
 

Traduction littérale du poème en anglais: un poème dans l'esprit d'E.E. Cummings
Cet état de « non-être » est celui de toutunchacun tant qu'il sera « tout seul »

………

fi de ce présent
ciel
sans fantaisie noc
turne

pas de soleil
pas de sun
pas de moon
pas de lune

pas de noone
non plus
et pas de tunes...
et avec pour
seule for
tune
ce lonely tune

En anglais :
sun  -  soleil
moon  -  lune
noon    -  (soleil au) zénith
no one -  personne
noone  -  nèologisme cummingsien (intraduisible)
lonely tune  -  mélodie solitaire        

Nota bene :
E.E. Cummings – poète américain (1894-1962)

 .....

pas de
                soleil

                pas de
                lune

                peu de
                rêves

                et pas
                de tunes

                pas très bavard
                et d'humeur taciturne
                pas de rencontre en vue
                pas de noone
                sur les dunes
       
                En anglais :
                noon    -  (soleil au) zénith
                no one -  personne
                noone  -  néologisme cummingsien à la confluence paradoxale
                des  proximités signalées ci-dessus... des proximités
                tant lexicales et orthographiques, que phonétiques et même sémantiques !!!
                (et comme tout néologisme bien senti...jusqu'à un certain point intraduisible) 


..……………………..

JACQUES PRÉVERT

Chanson pour les enfants l’hiver

Dans la nuit de l’hiver
Galope un grand homme blanc
Dans la nuit de l’hiver
Galope un grand homme blanc
C’est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S’assoit sur le poêle rouge,
Et d’un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d’une flaque d’eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau.
………………….

VIKTOR RYDBERG -  Suède  (1828-1895)  traduction Svante Svahnström

 TOMTEN  -  (11 strophes )

1
Midvinternattens köld är hård,
stjärnorna gnistra och glimma.
Alla sova i enslig gård
djupt under midnattstimma.
Månen vandrar sin sakta ban
snön lyser vit på fur och gran
snön lyser vit på taken
Endast tomten är vaken

(.....)

6
Tomten smyger sig sist att se
husbondfolket de kära,
länge och väl han märkt, att de
hålla hans flit i ära;
barnens kammar han sen på tå
nalkas att se de söta små,
ingen må det förtrycka:
det är hans största lycka.

(.....)

 LE LUTIN  

1
Nuit de froid sévère au sommet de l’hiver
les étoiles brillent et scintillent,
Tout le monde dort dans la ferme solitaire
profondément au cœur de la nuit
La lune chemine à lente allure
la neige éclaire blanche pin et sapin
la neige éclaire blanche les toitures
Seul ne dort pas le lutin

(…..)

6
Le lutin enfin se glisse pour les voir
la famille fermière bien aimée
Depuis longtemps il a observé
qu’elle approuve son zèle au devoir
Puis tout discret approche les lits
où dorment les tendres petits
Cela nul ne peut le lui interdire
et c’est son plus grand plaisir .

(…..)

……………………………

EDITH SÖDERGRAN

MATIN DE NOVEMBRE

Les premiers flocons tombaient.
Là où les vagues avaient tracé leurs runes,
dans le sable du lit du fleuve,
nous avancions recueillis. Alors le rivage m’a dit :
Vois, ici tu t’es promenée, enfant, et je suis toujours le même.
Et l’aulne au bord de l’eau, lui aussi, est le même.
Dis, où t’es-tu promenée, à l’étranger,
où as-tu appris ces façons de malpropre ?
Et qu’as-tu gagné ? Rien.
C’est ici que tes pieds fouleront la terre,
ici est ton cercle magique et c’est des châtons des aulnes
que te viendront certitude et réponse aux énigmes.
Et tu loueras Dieu qui te permet d’entrer
dans son temple d’arbres et de pierres.
Et tu loueras Dieu qui a fait tomber le écailles de tes yeux.
Dédaigne toute vaine gloire
car désormais le pin et la bruyère seront tes maîtres.
Convoque les faux prophètes, les livres qui mentent
Pour que dans le val près de l’eau nous allumions un gai bûcher.

…………………………..

PAUL VERLAINE

………………………….

SVANTE SVAHNSTRÖM

Le un franchit les méridiens

Partant de l’ultime Levant vers l’extrême Ponant
étreignant la Terre par la taille
les couleurs planent sur les fuseaux à travers la nuit
Nuit glacée mais nuit aussi d’été
devient palette en flammes
La nuit est sphère portant promesse
pour la veille en attente encore de mises en oeuvre
Devenant rideaux devenant barrières
se diffusent les fumées en spectrales graduations
Chromatiques éblouissements avec défilé de
tours de feu sapins d’éclairs boules d’étoiles éphémères
et comètes naines
ouvrent le ventre du vide vers son visible
Reflets sur les neiges
reflets sur les océans
Le un franchit les méridiens
déborde le trente-et-un
Sur les écrans de l’Humanité
s’embrasent
Wellington Port Moresby Thimphou Bichkek
Chișinău Vaduz Conakry Tegucigalpa
et scintillent
Nuit de clôture matin d’éclosion
accouchement du temps  
où tout devient nouveau et rien n’est début
Cette nuit enfin où rien ne se passe de particulier


Saint-Sylvestre 2018

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