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Les trois grâces - Niki de Saint-Phalle |
AUTEURS
Apollinaire *
Nanou Auriol
Saïd Benjelloun
Thibaut Bois
ChatGPT ***
François Cheng **
E.E. Cummings *****
Lise Durand
Anna Maria Lenngren ***
Gilles Marchand ****
Marina Mariotti
Didier Metenier
Philippe Sahuc
Saint-Jean de la Croix **
Sophie Nauleau ****
Svante Svahnström
Présenté par :
Michel Terral *
Catherine de Monpezat **
Svante Svahnström ***
Évelyne Brunel ****
Didier Metenier *****
APOLLINAIRE
A la partie la plus gracieuse
Toi qui regardes sans cesse et sans sourire
Et de face en tournant le dos
Tu me semble un beau navire
Voiles dehors...et quels dodos
Promet cet édredon de neige
Neige d’or de Mézidon !
A Mars et Vénus le reverrai je
Cet édredon de Cupidon ?
O gracieuse callipyge,
Tous les culs sont de la Saint Jean !
Le tien leur fait vraiment la pige
Déesse aux collines d argent...
D argent qui serait de la crème
Et de feuilles de rose aussi...
Aussi, belle croupe je t' aime
Et ta grâce est mon seul souci
Poèmes à Lou
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NANOU AURIOL
Thérésa Cabarrus, fille d'un banquier, venant d'Espagne, vient à Paris. Alors proche des Girondins, elle veut aider les autres
et lorsque les Jacobins instaurent" la Terreur", elle fuit Paris et regagne Bordeaux. Là, elle est emprisonnée.
Elle écrit à Tallien, homme influent de la Convention qui est en mission à Bordeaux.
Il se rend à la prison pour rencontrer Thérésa et tombe éperdument amoureux de la belle Cabarrus.
Il la fait libérer et ils s'installent tous deux dans un hôtel particulier. Libre, thérésa va user de son influence pour faire libérer
beaucoup de personnes de la "terreur". Elle crée alors "le bureau des grâces" ou "salon des grâces"
Elle est nommée "la Dame Bon Secours". Elle fait disparaître des listes de suspects, actes d'accusations et , pour échapper
à la guillotine, ces personnes monnayent "leur grâces". Elle sauve ainsi de nombreux bordelais.
Tallien s'enrichit aussi en échange de la "grâce" de ses victimes.
Mais son "zèle" fait "jaser" et Robespierre qui trouve qu'il y a peu d'exécutions sur Bordeaux, finit par rappeler Tallien à Paris et sa
Belle thérésa est emprisonnée et menacée de guillotine.
Alors, elle écrit à Tallien, le traitant de "lâche et faible"
Piqué au vif, lors de l'Assemblée, il retourne la situation en provoquant Robespierre et, le lendemain, Robespierre est guillotiné
le 9 Thermidor. Fin de la "Terreur"
Thérésa sera "l'ange de la terreur " et aura un autre titre " Notre Dame de Thermidor".
Ensuite mariée à Tallien, elle divorcera, puis se mariera trois fois et finira ses jours dans un château " Princesse de Chimay".
Elle aura dix enfants de ses maris successifs.
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SAÏD BENJELLOUN
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THIBAUT BOIS
Le Canal
Le fol désir de l'être est inhérent
À ce qu'il perçoit en l'avenir.
C'est ici que j'en viens à décrire,
La splendeur de l'eau, dans le courant
Qu'à la juste croisée des esprits,
La providence témoigne des génies
Rassemblés en la cause future
De dompter les forces de la nature.
« Impossible n'est pas français » !
C'est par cette suprême prétention
Que les deux mers l'on reliait
Avec la fureur d'un Napoléon.
La pensée domine la matière,
Elle endigue les corps à la suivre,
Telle l'onde, par cette dernière
La grandeur ainsi les enivre.
Les bras brisés, et le ventre creux,
L'avenir s'est construit par ceux
Que les douceurs du régional
Faisaient mûrir aux premiers âges.
L'effort violent sous ses paysages
Tapisse encore la fresque du Canal.
Passant, apprends et garde en toi :
Ton passage manifeste et traduit,
De la sueur et de la peine d'autrui.
Ton regard effleure ce qu'autrefois
Tes pères ont rompu de leurs bras.
La grâce de ce jour est le fruit
Du labeur que l'on entend pas.
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CHATGPT
-Merci de me rédiger un pantoum sur la grâce
-Réponse ChatGTP :
Dans le jardin de la grâce, les fleurs dansent,
Le vent murmure des secrets à l'oreille des roses,
Sous le doux rayonnement du soleil qui avance,
La grâce éclot, éthérée, délicate, morose.
Le vent murmure des secrets à l'oreille des roses,
Tandis que les papillons caressent les pétales,
La grâce éclot, éthérée, délicate, morose,
Dans ce ballet céleste, elle brille sans égale.
Tandis que les papillons caressent les pétales,
Les étoiles s'allument pour contempler sa danse,
Dans ce ballet céleste, elle brille sans égale,
Éclairant l'univers de sa douce résonance.
Les étoiles s'allument pour contempler sa danse,
Un hymne silencieux à sa splendeur divine,
Éclairant l'univers de sa douce résonance,
La grâce s'épanouit, infinie et câline.
Un hymne silencieux à sa splendeur divine,
Dans le jardin de la grâce, les fleurs dansent,
La grâce s'épanouit, infinie et câline,
Sous le doux rayonnement du soleil qui avance.
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FRANÇOIS CHENG
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E.E.CUMMINGS
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# 1, 95 Poems, e.e.c. ( traduit par Jacques Demarcq )
................
now that, more nearest even than your fate and mine (or any truth beyond perceive) quivers this miracle of summer night
her trillion secrets touchably alive
- while and all mysteries which i or you
(blinded by merely things believable)
could only fancy we should never know
are unimaginably ours to feel
how should some world (we marvel) doubt, for just
sweet terrifying the particular
moment it takes one very falling most
(there : did you see it ? star to disappear,
that huge whole creation may be less
incalculable than a single kiss
#37, 73 poems, e.e.c.
maintenant que, encore plus près de ton propre destin et du mien (ou de n'importe quelle vérité hors d'atteinte),
alors que tremblent ce miracle de la nuit d'été
et ses trillions de secrets palpablement vivants,
- alors que tous ces mystères que toi et moi
(déjà aveuglés par les seules réalités intelligibles)
nous sommes présumés ne jamais découvrir,
voilà que tout est livré à nos sens.
comment un monde pourrait-il (nous sommes tout émerveillés)
douter, alors qu'il est tellement grisant de se laisser terrifier
pendant le court instant qu'il faut à une toute filante
(là, la vois-tu, là-bas) étoile pour disparaître,
cette création dans son incommensurable totalité
n'est peut-être pas plus difficile à évaluer
qu'un simple baiser.
Interprétation française de Didier Metenier
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LISE DURAND
La grâce
Mon passé est comme une étoile
Qui n'en finit pas de briller
Qui éclaire le temps présent
Comme si on pouvait oublier.
Mais le temps qui me reste à vivre
Il est court et je le sais
Les soleils sont immortels
Ou du moins je le voudrais.
Plus je vieillis plus j'aime rire
Le bonheur est un enfant libre
Qui un jour s'est senti aimé.
Toulouse le 12 février 2024
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ANNA MARIA LENNGREN Suède (1754-1817) – Traduction Svante Svahnström
DEN MÖDOSAMMA VÄRLDEN |
CE MONDE DE TRIBULATIONS |
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GILLES MARCHAND
« QUAND ON Y A GOÛTÉ »
Je joue un peu faux |
Quand on a la grâce On la tient |
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MARINA MARIOTTI
Il y a le rêve, il y a la passion.
Choisissant d’être l’orfèvre de son corps
Où s’inscrit la ciselure du temps et de l’effort,
Le sourire franc et le sang discret…elle Danse.
L’assouplissement se répète …. il crée la finesse
Le saut se dessine … il devient juste et léger.
Jour après jour, le bel ouvrage s’accomplit.
Le cœur résonne, il s’inscrit dans le geste fluide et parlant.
L’effort oublié…… elle Danse et s’élève vers l’incarnation.
Au détour du vouloir dire il y a le vouloir partager,
C’est là qu’apparait l’âme singulière.
Quelques fois, seulement quelques fois, émerge cette chose indéfinissable
Fugace et mystérieuse, cette seconde d’où jaillit….. La Grâce.
C’est un don de l’autre à travers son art, à travers son corps,
Une rencontre qui vous touche et vous bouleverse….Vous étiez prêt à recevoir.
C’est un acte d’amour suspendu dans l’espace
Où chacun semble enveloppé par un souffle inconnu
Ce souffle qui effleure et révèle notre part de divin.
……………………………………………
ALICE MENDELSON (1925 - )
CE LONG MOMENT-LÀ
Par ta chaleur, ton poids, l’espace occupé par ton corps nu sur le mien, nu lui aussi, je reçois ma vraie nudité. Ta chaleur éloigne le front jaloux, donne forme à mes contours retrouvés.
Je rentre chez moi, en appui sur ton souffle, ton corps entier qui sourit, éclaire les limites et l’intérieur de mon être, ouvert à l’espace qui m’entoure et en même temps s’enroule sur la paroi double qui ne fait plus qu’un de nous deux.
La nudité parcourue de partout, immobile en attente de l’instant lumineux à venir, sans parole ou presque, suspend les courbes, les pauses, le toucher. Respirer est une bénédiction, et me rappelle mon adresse essentielle: la demeure chauffée par ta peau contre la mienne.
20 mars 2020
in L’érotisme de vivre, Éditions Rhubarbe, 2021
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DIDIER METENIER
Elle avait la beauté de l'ondine
L'insouciance de l'ondine
Le charme de l'ondine
Et elle a disparu
D'un saut d'humeur d'ondine
Et sans le faire exprès !
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SOPHIE NAULEAU
CERTAIN ETAT DE GRÂCE
« Et si l’on prenait les cartes postales à revers. |
Il est temps d’oser de son cœur n’écouter que la voix – comme
l’écrivait Diderot au siècle des Lumières, dans ce poème sous-titré
« Les Furieux de la Liberté ». |
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PHILIPPE SAHUC
Puisse-t-elle s’y reconnaître !
En appétit de sel et de sucre, savourer l’émergence de l’amer à reflets roux,
Doutant de sa valeur, s’aimer en gris chatoyant,
Se croyant arrivé au point final, découvrir un horizon encore,
Début février, le Gué semoir m’apprenait l’éclosion
du thème de la grâce au Printemps des poètes. Je
n’étais pas sûr à l’époque d’être très inspiré par
elle… Et puis, du 18 au 25 février, j’ai fait un
voyage en train à travers Danemark, Suède et
Finlande. Chaque moment fort de ce voyage m’a
inspiré un vers du poème ci-joint… N’avais-je pas
rencontré une forme de grâce hivernale et nordique ?
Aspiré par la congère, sentir son pied clamer vive la plage,
Voyant se briser la glace, tourner le kaléidoscope des amitiés glaçonnes,
Sachant l’aurore absente, pardonner de toute lueur aux nuages,
Cherchant la Voie lactée, s’émouvoir du grand sombre et s’y perdre,
Débarbouillant le jour, faire apparaître le visage cru de la nuit, la voir sourire,
Buvant sa dernière gorgée avant le sec, sentir monter le relais de douces brumes à venir,
Ayant bu la tasse, absoudre le sucre, pardonner au sel et célébrer l’amer,
En rupture de correspondance, s’entendre appeler ami par le visage de nulle part,
Souffrant du mal marin, se dire que la mer gèle pour son bien serein,
La moustache blanche, poser le rose à lèvre pour rendre son sourire au soleil levant
Et oublier les langues pour seulement dire, dire, dire, dire, dire, dire, dire, dire, dire, dire.
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SAINT-JEAN DE LA CROIX
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SVANTE SVAHNSTRÖM
Cordoba
Sous les pierres de la grande planche à laver
entre le millier de pieds en marbre
le détergent des âmes fût la prière
siècle après siècle
dans la Mezquita
Le combat des dieux achevé
après la reconquista
une évangélique démangeaison
fit érupter dans les entrailles du sanctuaire
une pustule catholique de splendeur
une nef de grâce pesante
Depuis, dans la pénombre de la béatitude
parmi les troncs pétrifiés du prophète
s’ouvre un clairière de lumière
le patio du Père cruel qui pardonne
A Cordoue se trouve un ensemble de vertige composé d’une vaste mosquée avec une cathédrale bâtie en son centre.
in Navigateur au sommet du vide, 2015