samedi 1 mars 2025

Et après, quoi?

 

Le hall de Valhalla - Le banquet d'Odin pour les guerriers tombés


AUTEURS

Nanou Auriol
Saïd Benjelloun
Thibaut Bois
Andrée Chédide
Lise Durand
Khalil Gibran ***
Marina Mariotti
Didier Metenier
Catherine de Monpezat
Philippe Sahuc
Edmond Rostand*
Svante Svahnström
ChatGPT ***

Présenté par:
Thibaut Bois *
Didier Metenier**
Svante Svahnström ***
 





NANOU AURIOL


…………………….

SAÎD BENJELLOUN

De la double
paroi
ne parvenaient
la nuit
que râles
et fumée
de poumons  brûlés
silence de morts
...
au réveil
me parvient
le chant gai
d'un homme
qui prend son bain.  

………….

Dans les hauts
du village
à ciel ouvert
au soleil
un sourire en fleur
s'est endormi

Un peu plus bas
sur la place
un autre sourire
s'éveille
antique douceur
tendresse éternelle

Les cloches
du matin
les caressent
de l'éphémère
de leurs ailes.

            Là-bas, Ed; Réciproques, 2009
……………………….

THIBAUT BOIS


……………………..

ANDRÉE CHÉDID


…………………..
 

LISE DURAND  

 
Pour le temps
Qu'il me reste à vivre
Je serai sans illusion
Sans regret, sans colère
Sans remord, sans...
Pour le temps
Qu'il me reste à vivre
J'inventerai
Des soleils bleus
Tous ces mots
Que nul n'ose dire
Parce qu'ils pleurent
Ou qu'ils mentent
Trop...
Et après quoi ?
Qui mourra verra
Ou pas...

            Toulouse le 23 janvier 2025

 ................................

 Les mots bien sûr
Sont inutiles
Puisque la mort efface tout
Les mots bien sûr
Sont infantiles
Et pourtant
Nous les disons tous
Ma petite Anne
Tu étais la cible
Mais qui est l’archer
Dans ce jeu fou
Nous n’avons plus rien
A te dire
Nous entends-tu
Ou le black-out
Nous t’aimons, nous t’aimions
Que dire
Dans ce feu qui te délivre
De ma mort
Je vois le contour.
                                                                                                                    
Recueil de poésies "Un bout de chemin" paru en janvier 2020
aux "Editions du Non Verbal"

……………..

D’où on vient et où on va
Ça je ne le sais pas
Mais j’ai senti
L’odeur des roses
Sur ma peau
Le vent frais du matin
Tes mots d’amour
Quand ton cœur ose
Le soleil
Qui dans l’eau se fond.
D’où on vient et où on va
Ça je ne le sais pas
Mais cette question
Peu m’importe
Je vais mon train
Tranquillement
Quand la mort ouvrira sa porte
La réponse sera-t-elle là
Qui mourra verra
Ou pas…

Recueil de poésies "Un bout de chemin" paru en janvier 2020
aux "Editions du Non Verbal"

……………………….
 

KHALIL GIBRAN   

extrait Le prophète traduit par Jean-Pierre Dahdah

Alors Al-Mitra reprit la parole, en disant : « A présent nous aimerions t’interroger sur la Mort ».
Et il répondit :
 » Vous voudriez percer le secret de la mort,
Mais comment y parvenir sans aller le chercher au cœur de la vie ?
Le hibou qui vit à l’orée de la nuit est aveugle au jour;  ses yeux ne peuvent dévoiler le mystère de la lumière.
Si vous brûlez de voir l’esprit de la mort, ouvrez grand votre cœur dans le corps de la vie.
Car la vie et la mort ne font qu’un, comme ne font qu’un la rivière et la mer.
 
Dans les profondeurs de vos espoirs et de vos désirs sommeille votre silencieuse connaissance de l’au-delà ;
De même que la semence rêve sous la neige, votre cœur rêve des épousailles du printemps.
Ayez confiance en vos rêves, car en eux sont cachées les clés de l’éternité.
 
Votre effroi face à la mort n’est que ce tremblement du berger lorsque le roi lui fait l’honneur de le recevoir et s’apprête à poser sa main sur sa tête.
Or, en allant recevoir l’insigne du roi, le berger ne sait-il pas qu’un frison de joie s’éveille déjà sous sa frayeur ?
Et pourtant n’est-il pas encore plus conscient de sa peur ?
 
Qu’est-ce donc que mourir, si ce n’est s’offrir nu au vent et s’évaporer au soleil ?
Et cesser de respirer, n’est-ce pas libérer le souffle de ses perpétuelles marées, afin de s’élever sans le poids de la chair et de s’exhaler à la recherche de Dieu ?
Quand vous aurez bu à la rivière du silence, alors seulement vous pourrez véritablement chanter.
Et lorsque vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez à monter.
Et dès lors que la terre aura réclamé votre corps, vous saurez enfin danser ».


………………….
MARINA MARIOTTI  

………………………
DIDIER METENIER  


(et après...

sondage théma...
Tic
ponctuation et séman...
Tic
pronos...
Tic
statis...
Tic
résultats et diagnos
Tic:

pour neuf sur dix c'est agnos...
Tic

(et après...

et après TIC...
c'est Tac!!!

Nota bene:
- agnostique - qui attend d'en savoir plus pour se prononcer
- (pour info) pour neuf sur dix :  " Même si nous avons du mal à en
prendre conscience, il nous faut bien prendre en compte que nous
vivons désormais dans une société occidentale païenne et déchristianisée."
Guy de Kérimel, évêque de Toulouse, Pibrac, le 16 octobre 2022



………………………..

CATHERINE DE MONPEZAT  



……………………….
EDMOND ROSTAND   


……………………….
PHILIPPE SAHUC 

 
Mort et poétiques apprêts

Death*,                
l'imprononçable au tout final,
la fourche fatale
entre le son qui essuie ce que fut une vie
et l'ultime possibilité d'échappement d'un souffle.

Tod*,                            
il est court couperet,
et toujours l'incertitude finale :
sourde réminiscence d'un accueil paternel
ou palindrome qui replie le sera sur l'été.

Dee*,                            
qui se prolonge donc
par l'autre qui hésite
face à l'absence assourdissante
ou l'écho insaisissable

Sàayáa*,                        
qui se fraie le chemin
à la souplesse du serpent
prolonge ce qui fut par la voix du griot
prolonge ce qui sera par l'espoir de trobada*.

  *la mort en anglais




 *la mort en allemand


 

*la mort en wolof





*la mort en mandinka



*invention poétique en òc

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SVANTE SVAHNSTRÖM  
Dans un terminus voisin
où s’arrêtent les soldats du plus Grand
attendent pour chacun des dizaines de vierges
Mais d’où viennent les vierges
et où vont les femmes portées en tombe ?
« Les femmes quittent leur sépulture
se font immaculer et s’offrent pures à la détente des combattants »
affirme l’ami se disant informé sur les jardins ultimes.
La même source précise l’avenir des innocentes fraîchement consommées :
« Tu les niques et demain elles sont vierges à nouveau »

Ainsi parmi les paradis s’en trouvent de dynamiques
et d’autres bien plus calmes
où l’ennui serein évangélique se veut félicité.


………………….

Je n’ai plus de poids

Une sensation de chaleur m’envahit
mais je ne sens rien
Je ne vois rien
mon ouïe est évanouie
je n’ai plus de voix
et tout est neutre dans mon nez
Mais en fait je brûle
Ma chair se consume
et je ne suis plus que des ossements
Je suis mort bien sûr
et je prends conscience d’habiter mon âme
Mon corps ne m’importe plus
Je ne suis devenu un écosystème
Mon existence dorénavant se déroule décharnée
Je n’ai plus de poids et je ne sais pas comment passer le temps
Au loin je perçois une ville et devant elle une pelouse
Une adoration s’y déroule autour d’un autel semble-t-il
Devrais-je m’approcher de l’agneau du milieu?
Un mort nommé van Eyck s’obtient une part de vie
avec l’instantané de bien-être immortel
envolé de sa palette
Serais-je accueilli par les anges ?
Et si le temps c’était moi ?
Et si l’âme que je suis s’est coulée déjà dans l'âme supérieure ?
Dans la grande l’indifférence de l'Atman

in J’adhère à la brique, 2021

……………………………….

CHATGPT

SS demande :
Dis-moi avec un sonnet pourquoi les artistes ne devront pas craindre l'intelligence artificielle

ChatGPT répond :
Ô peintres, musiciens, poètes inspirés,
Ne craignez point l’essor des froides machines,
Car l’art naît d’un frisson, d’âmes embrasées,
Là où l’algorithme n’a d’émotions fines.

Qu’elle imite vos traits, vos rimes, vos accords,
Jamais l’IA ne sent la foudre créatrice,
Son cœur est un néant, son chant un triste effort,
Quand l’homme, lui, façonne un rêve qui palpite.

C’est dans vos mains que brûle un feu divin,
Un souffle imparfait mais d’éclats immortels,
Qu’aucun calcul ne pourra faire sien.

Car l’art est un mystère aux reflets éternels,
Et nul circuit, si vaste et ingénieux,
Ne remplacera l’ombre d’un regard fiévreux.



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